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22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 14:03

La Yaris se bonifie avec le temps. La troisième génération en témoigne, elle qui cumule les bons points et présente peu de faiblesses, au demeurant vénielles. Une voiture comme Toyota en a le secret, réussie mais sans génie particulier pour mériter la mention « très bien ».

Par Jean Bourquin

 

 

Toyota-Yaris-action1

 

Nous l’avons dit dans un premier compte-rendu, la Yaris a grossi, comme c’est la tendance. Pas de manière inconsidérée, certes, contrairement à certaines de ses rivales qui dépassent désormais les 4 mètres en longueur, mais suffisamment, en tout cas, pour offrir un volume habitable en très net progrès, par rapport à sa devancière. Sur le fond, la petite Toyota reste donc une citadine peu encombrante, la qualité première pour ce genre automobile, étant rappelé qu’elle mesure 3,89 m en longueur.

 

Toyota-Yaris-action3

 

Elle est de ce fait plus courte que ses concurrentes les plus évidentes, les Citroën C3, Ford Fiesta, Kia Rio nouvelle formule, Peugeot 207, Renault Clio et VW Polo, ce qui n’est pas forcément un désavantage à l’heure de garer la voiture dans une rue du XXeme arrondissement de Paris. Et avec un diamètre de braquage limité à 9,4 m, ça le fait très bien. Sur les fondamentaux de l’espèce, la nouvelle Yaris répond donc parfaitement aux attentes. Premier bon point.

 

Toyota-Yaris-intérieur1

Au sujet de l’habitabilité, ce qui compte de toute manière, c’est la valeur de l’empattement, et de ce côté-là, la Yaris « cru 2011 », avec ses 2,51 m à cet endroit, se situe aux avant-postes de son segment. Comme attendu, elle est accueillante, dans des proportions généreuses, notamment aux places arrière où l’espace accordé aux jambes appelle le même adjectif. Idem en largeur et en hauteur. Bref, on respire à bord de cette citadine, un atout majeur là encore.

 

Toyota-Yaris-coffre2

Les clients de l’actuelle mouture seront toutefois déçus d’apprendre que la banquette ne coulisse plus, mais ce n’est pas bien grave, vu le peu d’usage que l’on fait de cette fonctionnalité au quotidien. Le coffre emmagasine lui 286 dm3, une valeur élevée pour la catégorie et ce faisant, d’autant plus remarquable si on la rapporte aux dimensions de la voiture. Seul hic, le plancher n’est pas tout à fait plat quand on rabat, en deux parties inégales, la banquette. A cette remarque mineure près, nous accordons de bon cœur le second bon point, à ce moment du récit.

 

Toyota-Yaris-coffre1

Au chapitre suivant, d’aucuns de nos confrères regrettent l’originalité de la présentation intérieure de la Yaris actuelle, marquée entre autres par l’emplacement de l’instrumentation au centre de la planche de bord, instrumentation elle-même peu banale avec son miroir réfléchissant les informations, plongées tout au fond de ladite planche de bord. Désolé, nous ne sommes pas du nombre. Le retour à une organisation classique, horizontale, et à des compteurs placés devant le conducteur a ceci de bien qu’il permet une ergonomie rationnelle et une lecture immédiate.

 

Toyota-Yaris-PDB2-copie-1

En d’autres termes, ça facilite la vie et ça repose les yeux, d’autant plus que Toyota n’a commis aucune faute d’ergonomie. Tout est à la place attendue, à portée de main. Mieux : le volant réglable dans les deux sens, certes sur une amplitude limitée en profondeur, intègre la dotation de série, avec à la clef une position de conduite n’appelant guère la critique. A mon goût, j’aurai apprécié un pédalier encore plus éloigné, mais c’est un avis très personnel. Et pour finir en beauté, le siège, plus épais qu’à l’ordinaire pour une citadine, est confortable et bien dessiné. En résumé, la nouvelle Yaris est une petite voiture agréable au quotidien. Zéro faute, et troisième bon point à son actif.

 

Toyota-Yaris-PDB1-copie-1

Il y a quand même quelque chose qui cloche : la qualité des matériaux utilisés. Il y a bien une matière moussée pour couvrir en partie la planche de bord – à partir de la seconde finition dite Dynamic -, mais, dans le genre et dans la catégorie, on a connu plus soyeux et plus flatteur. Les plastiques rigides – couvercle de la boîte à gants, contre-portes, bas de sièges, etc. - semblent dater d’une autre époque, la faute à leur aspect « low cost ». Il faut bien faire des économies quelque part, même si la finition en elle-même n’est pas en cause, tout cela étant assemblé avec la rigueur requise. Reste qu’à l’item « qualité perçue », la concurrence, dans sa majorité, fait mieux. Seul et unique point négatif.

 

Toyota-Yaris-statique3

C’est à Copenhague que Toyota nous a emmenés essayer la Yaris. C’est très joli, Copenhague, surtout le Tiergarten la nuit, où nous avons dîné dans un cadre sympa. L’ennui, c’est que les routes de la région sont toutes droites et que les virages s’y font donc rares. En plus, rouler dans ces zones urbaines ne serait-ce qu’aux vitesses réglementaires en France relève de l’exploit. Voilà qui complique la tache du journaliste-essayeur de base, mais bon, nous en avons vu d’autres, et nous pouvons donc d’ores et déjà affirmer, sans risque de nous tromper, que la nouvelle Yaris profite d’un amortissement de première classe. La suspension filtre grosses et petites aspérités avec l’art et la manière, elle ne trépide jamais et la caisse ne rebondit pas. En résulte un confort de marche d’excellente facture, comme il sied à une voiture fabriquée… en France, mais oui ! Un confort à peine altéré par les émissions sonores du moteur, diesel itou, et seuls se laissent entendre, en quelques occasions, les bruits de roulement.

 

Toyota-Yaris-action6

Pour le reste, à savoir le comportement proprement dit, rien de particulier à signaler en tenant compte des conditions de l’essai. La Yaris est bien posée sur ses roues, elle est saine et sécurisante, bonne freineuse qui plus est. La direction est légère, mais sans excès, et elle offre toute la précision nécessaire. Nous avons même détecté un soupçon d’agilité sur la finition Style, cette exécution de la Yaris bénéficiant de réglages de suspension spécifiques, dans le sens de la fermeté et quel que soit le moteur concerné. Les jantes sont dans ce cas des 16 pouces. Quatrième bon point, au bout du compte.

 

Toyota-Yaris-action4

Sur les trois motorisations proposées – deux essence, un diesel -, nous en avons essayé deux, le quatre-cylindres essence 1.3 VVT-i de 99 ch et le diesel 1.4 D-4D de 90 ch. Le premier demande à être cravaché tant il manque de répondant à bas et moyen régimes – les 125 Nm de couple se libèrent à 4 000 tr/mn, à titre indicatif - et la boîte CVT (variation continue, avec sept rapports présélectionnés) qui lui est à l’occasion associée à la fâcheuse tendance de lui « manger » une grosse poignée de chevaux. La boîte méca à six rapports reste préférable, en sachant qu’entre ces deux transmissions, consommation et émissions sont quasiment identiques – voir les fiches ci-dessous.

 

Toyota-Yaris-action5

Le système stop & start est ici livré en série, tout comme sur la Yaris 1.4 D-4D équipée de la boîte mécanique, laquelle boîte fait valoir une commande très agréable à manipuler. Guidage sans faille, verrouillages fermes, débattements courts, la totale… Ce diesel, en lui-même, fait très bien l’affaire. Il est rond, il répond présent à bas régime, il a la pêche aux conduites courantes, il boit peu et il ne casse pas les oreilles. Mention bien, au final, et cinquième bon point à mettre au crédit de la Yaris. Que vaut le trois-cylindres 1.0 de 69 ch ? Nous vous le dirons une autre fois, étant précisé qu’il ne manque pas de tonus quand il lui faut emmener la petite sœur de la Yaris, alias Aygo.

 

Toyota-Yaris-statique1

Et voilà, c’est terminé. Et de conclure que la nouvelle Yaris est une voiture bien sous tous rapports, un bon outil pour un usage quotidien, qui nous bien plu lors de cette première prise en main. Sans nous faire crier au génie, toutefois. Il lui manque juste un peu de piment, de saveur, pour sortir du lot. Sans pour autant sombrer dans l’anonymat, par la grâce d’une ligne que je trouve, pour ma part, très réussie. Traits tendus et autres angles vifs donnent à cette citadine toute la personnalité nécessaire pour séduire la clientèle urbaine visée. La bonne mesure pour une carrière commerciale qui s’annonce prometteuse.  En bref, tout indique que la nouvelle venue devrait sans problème s’inscrire dans les pas de ses devancières. La richesse de l’équipement fourni, peu courante à ce niveau de gamme, devrait aider. Les prix restent malgré tout dans la norme. Voir le détail ci-dessous.

 

Toyota-Yaris-usine-copie-1

 

Un petit « cocorico » avant de nous quitter, même si ce n’est pas trop le genre de la maison. Nous n’oublions pas que la Yaris est une française d’adoption, et qu’elle se vend bien aussi pour cette raison, outre ses qualités intrinsèques. Un succès qui revient comme un boomerang dans la figure de nos constructeurs nationaux, qui font fabriquer leurs petites voitures ailleurs qu’en France – en collaboration avec Toyota en ce qui concerne PSA Peugeot-Citroën, pour le trio 107/C1/Aygo, ironie de l’histoire…. Les produire ici ne serait pas rentable, paraît-il, d’où l’impérieuse nécessité de délocaliser. La Yaris prouve exactement le contraire. Cela devait être dit.

J. B.

 

LA FICHE TECHNIQUE

 

Toyota-Yaris-statique2

 

Les données générales

 Longueur x largeur x hauteur : 3,89 x 1,70 x 1,51 m

Empattement : 2,51 m

Coffre : 286 dm3

Transmission : aux roues AV

Assistance de direction : électrique

Freins AV/AR : disques ventilés/tambours (disques pleins sur finition Style)

 

Yaris 1.0 VVT-i

Moteur : 3 cylindres essence, 998 cm3

Puissance : 69 ch à 6 000 tr/mn

Couple : 93 Nm à 3 600 tr/mn

Boîte de vitesses : mécanique à 5 rapports

Poids : 950 kg

Vitesse maxi : 155 km/h

 0 à 100 km/h : 15,3 sec.

Conso urbaine/extra-urbaine/mixte : 5,7/4,2/4,8 l/100 km

Rejets de CO2 : 110 g/km

Bonus : 400 €

 

Yaris 1.3 VVT-i

Moteur : 4 cylindres essence, 1 329 cm3

Puissance : 99 ch à 6 000 tr/mn

Couple : 125 Nm à 4 000 tr/mn

Boîte de vitesses : mécanique à 6 rapports/CVT à 7 rapports présélectionnés, avec commande séquentielle

Poids : 1 005 kg

Vitesse maxi : 175 km/h

0 à 100 km/h : 11,7 sec.

Conso urbaine/extra-urbaine/mixte : 6,4/4,5/5,2 l/100 km (CVT : 5,7/4,5/5)

Rejets de CO2 : 120 g/km (CVT : 114)

Ni bonus ni malus

 

Yaris 1.4 D-4D

Moteur : 4 cylindres turbo-diesel, 1 364 cm3

Puissance : 90 ch à 3 800 tr/mn

Couple : 205 Nm à 1 800 tr/mn

Boîte de vitesses : mécanique à 6 rapports/robotisée à 6 rapports

Poids : 1 035 kg

Vitesse maxi : 175 km/h

0 à 100 km/h : 10,8 sec.

Conso urbaine/extra-urbaine/mixte : 4,8/3,4/3,9 l/100 km (BVR : 4,8/3,5/4)

Rejets de CO2 : 103 g/km (BVR : 105)

Bonus : 400 €

 

LA GAMME

 

Toyota-Yaris-équipement1

 

Yaris 1.0 VVT-i 3 portes

- Active : 12 900 € ; Dynamic : 14 400 €

- 5 portes : + 500 € à chaque finition

 

Yaris 1.3 VVT-i 3 portes

- Dynamic : 15 400 € ; Style : 16 250 € ; Lounge : 16 900 €

- CVT : + 1 150 € à chaque finition

- 5 portes : + 500 € à chaque finition, CVT comprise

 

Yaris 1.4 D-4D 3 portes

- Active : 15 200 € ; Dynamic : 16 700 € ; Style : 17 550 € ; Lounge : 18 200 €

- BVR : + 850 € à partir de la finition Dynamic

- 5 portes : + 500 € à chaque finition, BVR comprise

 

LES PRINCIPAUX EQUIPEMENTS

 

Toyota-Yaris-équipement2


Active

- ABS avec répartiteur de freinage et aide au freinage d’urgence ; antidérapage VSC (ESP) ; airbag genoux conducteur ; autoradio-CD MP3/WMA avec commandes au volant, prises USB/iPod et 6 HP ; banquette rabattable 60/40 ; jantes en acier 14 pouces ; siège conducteur réglable en hauteur ; vitres AV électriques ; verrouillage centralisé et télécommandé ; volant réglable en hauteur et profondeur.

- Climatisation manuelle : 1 000 €.

 

Dynamic (en plus)

- Climatisation manuelle ; compte-tours ; combiné multimédia avec écran tactile 6,1 pouces et caméra de recul ; jantes en acier 15 pouces ; planche de bord moussée ; régulateur/limiteur de vitesse (sur 1.3 VVT-i uniquement) ; volant cuir.

- Pack Confort (capteurs de pluie et de luminosité, climatisation automatique bizone, rétro électrochrome, rétros dégivrants) : 550 €.

- Pack Skyview (antibrouillards, toit panoramique) : 500 €.

- Toyota Touch & Go (navigateur GPS avec connexion à Internet) : 600 €

 

Style (en plus)

- Accoudoir conducteur sur 5 portes ; antibrouillards ; becquet de toit ; jantes alliage 16 pouces ; sellerie mi-cuir ; vitrage AR surteinté.

- Pack Confort : 550 €

- Toit panoramique : 450 €

- Toyota Touch & Go : 600 €

 

Lounge (en plus)

- Accès et démarrage sans clef ; climatisation automatique bizone ; vitres AR électriques sur 5 portes.

- Sur cette finition, le becquet de toit, la sellerie mi-cuir et le vitrage AR surteinté disparaissent. Les jantes sont en alliage, mais de 15 pouces.

- Pack VIP (sellerie mi-cuir, vitrage AR surteinté, toit panoramique) : 850 €

- Toyota Touch & Go : 600 €

 

Toyota-Yaris-intérieur2

 

OPTIONS COMMUNES A TOUTE LA GAMME

 

- Peinture métallisée : 430 €

- Radars de stationnement AR : 300 €

 

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 12:32

Infiniti M30d 22

Infiniti, vous connaissez ? Non, pas vraiment… La marque de luxe de Nissan, seulement connue de quelques happy few, évolue encore dans un relatif anonymat. Mais ça pourrait bien changer avec cette troisième génération de berline M (rivale des Mercedes Classe E et autres BMW Série 5) au charme très décalé. Et son moteur diesel d’origine Renault, indispensable pour une carrière en France. Les vertus de l’Alliance… Au fond, Infiniti a toute la vie devant soi…

Par Jean-Michel Cravy

 

Si la marque premium de Nissan a été fondée il y a plus de vingt ans, elle n’est représentée en France que depuis la fin 2008. C’est bien peu pour se faire connaître, et reconnaître. Surtout que jusqu’à une date très récente, les produits Infiniti étaient dépourvus de motorisations diesel, sans lesquels une carrière ici est vouée à un quasi total anonymat.

 

Mais ça risque bien de changer. Ça a un peu commencé avec le « petit » SUV de la marque, le RX, déjà doté d’un bon V6 diesel 3 litres de 238 chevaux. Lequel est encore de la partie dès le lancement de la nouvelle génération de berline M, qui vient chasser sur un territoire très solidement tenu par les « big three » allemands, Mercedes avec sa Classe E, BMW avec sa Série 5, Audi avec son A6. Rude tâche, à l’évidence. Et beaucoup d’autres s’y sont cassé les dents. Mais au fond, Infiniti a toute la vie devant soi, aurait dit Emile Ajar, alias Romain Gary, pour convaincre une part de leur clientèle traditionnelle d’essayer… autre chose.

Infiniti M30d 19

Pour se démarquer et sortir de l’ombre encombrante de ces trois références, qui jouent les lignes tendues et agressives, l’Infiniti M arbore des rondeurs joufflues, plutôt sensuelles. Rien d’agressif dans cette exécution, longue de 4,95 m (quand même !), plutôt une approche hédoniste, décontractée… « anticonformiste », comme se plaisent à le professer ses géniteurs. Normal, puisque cette M s’adresse en priorité à une clientèle plutôt jeune (pourvu qu’elle ait les moyens, évidemment), cherchant à se démarquer du commun.

Infiniti M30d 06

A l’intérieur là encore, les rondeurs sont privilégiées, avec une planche de bord toute en volutes sensées apaiser les sens. L’esprit zen, quoi… Et bien sûr cet intérieur est, comme il se doit sur un véhicule haut de gamme, réalisé avec un certain raffinement et un grand souci du détail. Ainsi les placages de bois, en finition GT, reçoivent-ils un poudrage argenté pour évoquer la lutherie traditionnelle, qui se marie agréablement avec la sellerie cuir.

 

Infiniti M30d 07En finition Premium, un diffuseur d’arôme distille de discrètes senteurs de forêt, tandis qu’un système de contrôle actif du bruit (une idée lancée par les ingénieurs de Lotus il y a bien longtemps déjà) émet des sons par les haut-parleurs pour contrer les fréquences indésirables en provenance de la mécanique et des trains de roulements…

 

D’une manière générale, l’insonorisation a été très poussée (ce qui n’empêche pas d’enregistrer quelques percussions de roues incongrues dans un tel contexte de confort douillet), et l’habitabilité privilégiée (du moins pour quatre, à cause de l’encombrant tunnel de transmission de cette propulsion, qui condamne la place du centre) au détriment du coffre, qui avoue 450 dm3 seulement.

Infiniti M30d 05

Côté motorisations, on l’a dit, aux côtés d’un six cylindres 3,7 litres essence de 320 chevaux (celui qui anime la Nissan 370 Z), évidemment très agréable, autant par sa sonorité que dans ses prestations, mais malgré tout voué à une certaine marginalité, on retrouve le V6 3 litres diesel déjà vu sur le RX. Et sur les Renault Laguna et Latitude, puisqu’il a été développé par la marque française et donc utilisé par Nissan/Infiniti dans le cadre de l’Alliance entre les deux constructeurs. Il développe 238 chevaux dans la M30d (contre 235 aux françaises), mais offre surtout un couple très supérieur (550 Nm contre 450 dans les Renault), à cause d’une implantation transversale de la mécanique et à une boîte de vitesses à la capacité limitée qui oblige à juguler le couple sur les deux premiers rapports.

Infiniti M30d 10

Dans le cas de cette M30d, ce diesel, implanté en longitudinal donc, est attelé à une boîte automatique traditionnelle (Jatco) à 7 rapports et convertisseur de couple, très douce, mais un peu lente à réagir en conduite énergique. Rien de bien grave, mais ça contredit un peu le caractère légèrement sportif que l’Infiniti M revendique par ailleurs. Ce qui n’empêche pas cette 30d de revendiquer des performances de très bon aloi (6,9 secondes de 0 à 100 km/h, 250 kilomètres/heure en pointe : le compte est bon). Le tout pour une consommation moyenne de 7,5 litres de gazole… et des émissions de CO2 qui lui valent quand même un malus de 1 600 €.

Infiniti M30d 13

Côté comportement routier, pas de souci : « ça le fait ». Sans problème. Cette propulsion pur sucre affiche une bien belle sérénité, et se prêterait même volontiers à une conduite assez sportive, ne seraient-ce son poids et son gabarit. Les amateurs invétérés, eux, pourront se tourner vers la version S (facturée 2 500 € supplémentaires), qui se caractérise par des jantes de 20 pouces (au lieu de 18), un amortissement plus ferme (un peu trop peut-être ?), une direction recalibrée et plus communicative, et un système à quatre roues directrices qui la rendent plus vive et plus incisive, bien moins passive en virages.     

 

L’un des atouts, et non des moindres, de cette Infiniti M, qu’elle soit diesel ou essence, c’est son excellent rapport prix/équipement, particulièrement compétitif par rapport aux références allemandes précitées. En faisant l’inventaire complet des équipements livrés en série sur la M (et souvent en option chez ses rivales) on arrive facilement à un différentiel de 30%, ce qui on l’avouera est loin d’être négligeable !

Infiniti M30d 08

Sans vouloir être exhaustifs (ce serait fastidieux), citons quand même quelques éléments remarquables. En finition de base, on trouve donc de série la boîte automatique, un démarrage sans clé, un système audio doté d’un petit disque dur, des radars de stationnement avant et arrière associés à une caméra de recul. La GT se dote d’une sellerie cuir, de sièges avant ventilés et chauffants, la GT Premium y ajoute une extraordinaire collection d’aides à la conduite (assistance dynamique en virage et assistance au freinage, régulateur de vitesse avec freinage automatique en cas d’approche du véhicule qui précède, contrôle d’angle mort, avertisseuse anti-collision…), sans compter un système audio Bose de très haut de gamme ou encore un pare soleil arrière électrique… Tous équipements qu’on retrouve sur la version S Premium évidemment. Allez, ajoutons encore 950 € pour une peinture métallisée, et on n’en parle plus…

J.-M. C.

Infiniti M30d 20

 

Infiniti M30d 11Fiche express Infiniti M30d

Moteur : V6 turbodiesel 2 993 cm3

Puissance : 238 ch à 3 750 tr/mn

Couple : 550 Nm à 1 750 tr/mn

Transmission : aux roues arrière

Boîte de vitesses : automatique 7 rapports

0 à 100 km : 6,9 s

Vitesse maxi : 250 km/h

Consommation moyenne : 7,5 l/100

Emissions de CO2 : 199 g/km (malus 1 600 €)

Dimensions : 4,95/1,85/1,50 m

 

Infiniti M30d 18Les tarifs Infiniti M30d

M30d : 51 000 €

M30d GT : 54 000 €

M30d GT Premium : 60 100 €

M30d S : 56 500 €

M 30d S Premium : 62 600 €

 

Infiniti M30d 01Les tarifs Infiniti M37

M37 GT 53 750 €

M37 GT Premium 59 850 €

M37 S 56 250 €

M37 S Premium 62 350 €

 

Infiniti M35h : l’alternative

 Infiniti M30d 23

Et puis comme tout constructeur japonais digne de ce nom, depuis longtemps en pointe sur les motorisations hybrides, Infiniti propose également une M35h qui se veut une très intéressante alternative à l’incontournable motorisation diesel. Jugez-en…


Pour à peine 1 100 € de plus qu’une M30d, la M35h aligne un V6 essence de 306 ch secondé par un moteur électrique de 68 ch qui lui permettent de revendiquer un 0 à 100 km/h en 5,5 secondes seulement, tandis que la vitesse maxi est, elle aussi, autolimitée à 250 km/h. Le tout pour une consommation normalisée de 7,0 l/100 seulement, et des émissions de C02 limitées à 162 g/km, ce qui lui vaut un malus réduit à 750 €. Autant dire que la M35h, déduction faite de ce malus, coûte tout juste 250 € de plus qu’une M diesel !


Cerise sur le wagashi, cette M35h, évidemment dotée d’un avertisseur sonore spécifique pour alerter les piétons en utilisation électrique en ville, serait capable d’atteindre les 100 km/h en mode exclusivement électrique, et d’une autonomie pouvant atteindre 1 200 km entre deux pleins…

Pas mal, non ? Il va vraiment falloir qu’on l’essaie, celle-la !

J.-M. C.

 

Les tarifs Infiniti M35h

M35h GT : 55 100 €

M35h GT Premium : 61 200 €

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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 17:08

Honda lance sa quatrième offre hybride, sous la forme de la Jazz fort justement baptisée Hybrid. Même principe que d’habitude : l’unité électrique épaule le moteur et on en reste là. Et ça fait quand même du bien au porte-monnaie. Dans le même temps, la Jazz gagne une denrée qui lui était jusqu’alors interdite : le confort… La partition est, du coup, très plaisante. Dans le genre jazz-rock, une musique elle aussi hybride.

Par Jean Bourquin


JazzHybrid-statique3

 

Après les Civic Hybrid, Insight et CR-Z, voici la Jazz Hybrid. Honda étoffe sa gamme hybride, en reproduisant à chaque fois le même principe. L’unité électrique vient en renfort du moteur essence, et ne déplace donc pas la voiture par lui-même. Sauf à de très rares occasions, en descente par exemple, sur un laps de temps très court et sans l’intervention du conducteur, le bloc thermique continuant par ailleurs de tourner. Sans être alimenté, après fermeture des soupapes. Une solution hybride minimaliste, comparée à d’autres, mais efficace. Les économies de carburant réalisées en témoignent. Jugez en. Forte de ses 98 ch cumulés, la Jazz Hybrid brûle du sans-plomb à raison de 4,5 l/100 km en cycle mixte. Contre 5,5 l/100 km pour la Jazz 1.4 de 100 ch. Voilà qui mérite réflexion…

 

JazzHybrid-action3

 

A quoi est dû ce miracle ? A une aérodynamique retravaillée, premièrement, la remarque valant pour l’ensemble de la gamme Jazz. Honda a remodelé la face avant dans ce sens, le restylage ainsi induit demeurant cependant anodin. A ce sujet, la Jazz Hybrid se distingue de ses sœurs par sa calandre translucide et ses feux cristallins. Deuxièmement, et c’est là l’essentiel, le constructeur réunit un quatre-cylindres 1.3 libérant 88 ch et un moteur électrique de 14 ch, lui-même alimenté par des batteries placées sous le plancher du coffre. Lesquelles se rechargent notamment à la décélération. Du classique pour Honda, avec à la clef des effets bénéfiques sur la consommation, comme on l’a vu. La boîte CVT associée à ce bel ensemble aidant, il est vrai. Avec elle, pas de rupture de charge, par définition… Honda n’a rien oublié, pas même le mode « Econ », qui intervient, entre autres, sur le fonctionnement de ladite boîte à variation continue. Enfin, l’inévitable système Stop & Start intègre le programme, et le tout limite ses émissions de CO2 à 104 g/km.

 

JazzHybrid-détail1

Moralité, aucun minispace ne se montre aussi amical envers la planète. Même quand il carbure au gazole. En prenant toutefois la peine de préciser que la plupart des rivales directes de la Jazz sont plus imposantes qu’elle. Et donc plus lourdes. Le bonus de 2 000 € accordé aux voitures hybrides émettant moins de 111 g/km fait le reste. Considérant que l’écart entre les prix du litre d’essence et du litre de gazole se resserre, il rend, de fait, l’achat de la Jazz Hybrid de suite rentable par rapport à un minispace diesel de taille proche.

 

JazzHybrid-détail2

 

Le Renault Modus, par exemple - 3,87 m en longueur, contre 3,90 m pour la Jazz -, dont la version 1.5 dCi de 85 ch consomme 4,3 l/100 km. Pour des prix de vente qui se situent dans les mêmes eaux que ceux de la Jazz Hybrid – malgré une puissance moindre… -, le bonus à 400 € étant de rigueur. Sauf à parcourir un nombre incalculable de kilomètres, le coût de revient final du Modus diesel est donc plus élevé que celui la Jazz Hybrid, même si, en théorie, il décote moins vite. En théorie, justement : les voitures hybrides trouvent facilement preneur à la revente. En clair, leur cote reste soutenue, par rapport à des véhicules essence équivalents.

 

En revanche, l’affaire se complique pour la Jazz Hybrid quand on la compare à des citadines qui n’adoptent pas la forme monovolume. Les plus vertueuses d’entre elles, en tout cas, à l’image de la Volkswagen Polo cinq-portes 1.2 TDI de 75 ch, qui brûle 3,4 l/100 km et bénéficie du bonus à 800 €. Dit comme ça, ça se discute, étant précisé que la Volkswagen n’est disponible qu’en une seule finition, moyennant 17 270 € - hors bonus. Contre trois pour la japonaise, dont la gamme débute à 16 900 €, sous une variante déjà bien équipée. Climatisation automatique et quatre vitres électriques, entre autres gâteries…

 

JazzHybrid-action1

Et la conduite, dans tout ça ? Dans les faits, tout va bien. Le complexe hybride a du répondant et emmène la voiture bon train, sans se faire prier au moment de la relancer. Honda sait faire des mécaniques essence au tempérament bien trempé, c’est même sa spécialité, et le quatre-cylindres 1.3 ici à l’œuvre n’échappe pas à la règle. Résultat, la Jazz Hybrid tient sa place dans la circulation quotidienne et n’a rien d’une « chicane mobile ». Mieux, l’unité électrique apporte un surcroît de couple – 78 Nm de son côté, qui s’ajoutent au 121 Nm du moteur thermique - plus que bienvenu. En résultent une souplesse d’usage et un confort de conduite aussi appréciables qu’inespérés de la part d’une citadine siglée Honda. Jusqu’à présent, le japonais n’avait pas ce genre de denrées en magasin pour ses petites autos. Contre toute attente, la boîte CVT se tient dans le ton, en s’abstenant de faire mouliner le moteur comme un dératé à la moindre sollicitation de l’accélérateur. A la condition expresse de ne pas écraser ce dernier : dans ce cas, ledit moteur se met à hurler tout en manquant de souffle et de réactivité. Les limites d’une boîte à variation continue, au demeurant bien connues.

 

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Ces choses dites, là n’est pas l’essentiel. Eh oui… Ce qu’il faut retenir de cette nouvelle mouture de la Jazz, hybride et variantes classiques comprises, c’est son confort de marche. Enfin au programme, au point de changer la donne pour ce modèle jusqu’alors classé parmi les « tape-cul » de l’espèce la plus rude. Une triste réputation qui à elle seule annihilait les qualités reconnues de la voiture, de sa modularité intérieure astucieuse à sa tenue de route assurée. De l’histoire ancienne, désormais. Les ingénieurs en charge des liaisons au sol ont ajouté le verbe « filtrer » à leur vocabulaire, et agit en fonction. Bilan, pour filtrer, ça filtre, dans les règles de l’art sans pour autant sombrer dans la guimauve.

 

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La dose d’assouplissant, nécessaire, n’a pas transformé la suspension en pâte à modeler, et les mouvements de caisse demeurent de ce fait bien maîtrisés. Il y a un peu de roulis ici et là, rien de bien méchant en l’occurrence, mais à tout prendre, on préfère ça aux vertèbres qui remontent dans le cervelet… Au final, la Jazz, comme signalé, garde toute son assurance par la grâce d’un châssis réglé selon de sains principes. Les deux trains roulants oeuvrent en osmose, et le tout donne un comportement dynamique aussi neutre que rassurant. Seul regret, la direction est trop démultipliée, et partant de là, guère communicative. Sa précision n’est pas en cause.

 

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Pour terminer, et pour rappel, la Jazz est un petit engin en bien des points peu banal. Très pratique, en premier lieu, comme en témoigne sa capacité de chargement généreuse au regard de ses mensurations. En tenant compte de la cavité située sous le plancher, le coffre cube à 390 litres, une valeur réduite à 300 litres sur la variante hybride, les batteries occupant ladite cavité. Ce n’est pas rien. En comparaison, le Modus susmentionné s’en tient à 217 litres quand sa banquette coulissante est reculée au maximum – 293 litres dans le sens inverse -, et la Polo, plus longue de 7 cm, affiche 280 litres. Ce coffre présente des formes régulières et s’avère facile d’usage – et d’accès, en raison de la large ouverture du hayon. Dans le même registre, les rangements, larges et situés aux bons endroits, abondent dans l’habitacle, et pour bien faire, une double boîte à gants est livrée en prime. Pratique, avons-nous dit… Le mot est faible.

 

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On pourrait se contenter de si peu, mais non, Honda en rajoute une louche. En question, la curieuse modularité intérieure de la Jazz, rendue possible par l’emplacement du réservoir d’essence au centre du châssis. De fait, la banquette ne coulisse pas, mais son assise, séparée en deux parties inégales, peut se redresser contre le dossier. Est ainsi libéré un second espace de chargement, assez profond, en plus du coffre. Ingénieux, sachant que l’on peut utiliser tout ça de manière classique, en rabattant la banquette pour dégager une surface unique du seuil aux sièges. Pas tout à fait plate, hélas. Pour le reste, la Jazz fait valoir un volume habitable spacieux, une position de conduite irréprochable et une qualité perçue propre sur elle. Tous les plastiques sont rigides, mais leur assemblage ne soulève pas l’ire du commentateur.

 

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Au bilan, la Jazz Hybrid est une pièce de choix pour qui ne supporte ni l’odeur du gazole ni les grognements d’un diesel. Son insonorisation, entre parenthèses, est plutôt soignée. Et, comme démontré plus haut, c’est un achat rationnel, vite rentable par rapport à des voitures diesel de la même espèce, en tenant compte, bien sûr, du bonus à 2 000 €. Le fait est, Honda modère ses prix : la Jazz Hybrid ne réclame pas plus d’argent que ses rivales carburant au gazole, généralement moins puissantes qu’elle. Et pas toujours aussi bien équipées sur les finitions supérieures. La voiture idéale pour les petits trajets quotidiens, en ville comme à la campagne, très sympa à vivre depuis que le confort est devenu l’une de ses vertus cardinales. A méditer.

J. B.

 

La fiche technique

 

Honda Jazz Hybrid

Moteur thermique : 4 cylindres essence, 1 339 cm3

Puissance : 88 ch à 5 800 tr/mn

Couple : 121 Nm à 4 500 tr/mn

Unité électrique : 14 ch ; 78 Nm

Puissance cumulée : 98 ch

Transmission : aux roues avant

Boîte : variation continue CVT, avec mode « S »

L x l x h : 3,90 x 1,70 x 1,53 m

Empattement : 2,50 m

Poids (à vide) : à partir de 1 162 kg

Coffre : 300 litres

Vitesse maxi : 175 km/h

0 à 100 km/h : 12,3 sec.

Conso extra-urbaine / urbaine / mixte : 4,4 / 4,6 / 4,5 l/100 km

Rejets de CO2 : 104 g/km

Bonus : 2 000 €

 

Les prix (hors bonus)

Hybrid : 16 900 €

Luxury : 17 700 €

Exclusive : 19 000 €

 

Les équipements

 

Hybrid : ABS avec diverses aides au freinage ; aide au démarrage en côte ;  antidérapage ESP ; autoradio-CD MP3 avec prise jack et 2 HP ; banquette fractionnable 60/40 avec dossiers inclinables ; climatisation automatique ; jantes acier 15 pouces ; ordinateur de bord ; rétros électriques et chauffants ; système Stop & Start ; 4 vitres électriques ; volant réglable en hauteur et profondeur.

 

Luxury (en plus) : antibrouillards ; audio avec commandes au volant, prise USB, tweeters et 4 HP ; boîte à gants réfrigérée ; capteurs de pluie et de luminosité ; jantes alliage ; régulateur de vitesse ; rétros rabattables électriquement ; toit en verre panoramique ; volant cuir.

 

Exclusive (en plus) : interface Bluetooth ; sellerie cuir ; sièges chauffants.

 

Option commune à toute la gamme

 

Peinture métallisée : 400 €

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20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 14:44

Pas de diesel pour la nouvelle Micra. A voir si ce choix lui posera problème sur le marché français, mais fort heureusement, le trois-cylindres 1.2 proposé sait se tenir à la pompe. Un moteur méritant, qui emmène une voiture conçue pour la planète entière. Sans discernement.

Par Jean Bourquin


Micra-action3

 

Décidément, Carlos Ghosn aime les voitures mondiales. C’est son côté « cost killer », ou « tueur de coûts » en bon français. Après la Renault Latitude, fabriquée en Corée et tant bien que mal adaptée aux marchés ouest-européens, voici la Nissan Micra. Produite en Inde, quant à elle, et commercialisée dans cent soixante pays, pas moins. Telle quelle, sans la conformer aux particularités locales, diverses et parfois contradictoires d’un continent à l’autre. Une manière efficace de tuer lesdits coûts, et c’est tant mieux pour les actionnaires de l’Alliance Renault-Nissan, mais l’exercice n’est pas sans poser quelques menus problèmes.

 

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La voiture mondiale repose, en effet et par principe, sur le plus petit dénominateur commun. Style, matériaux, châssis et motorisations doivent répondre aux attentes du plus grand nombre de marchés, les émergents en premier lieu. Lesquels demandent, en toute logique, des voitures à portée de revenus de leurs populations. Fabriquées en conséquence. A l’économie, pour être clair. Au risque, pour les constructeurs impliqués, de prêter le flanc à la critique sur les marchés automobiles avancés. Les nôtres.

 

Micra-statique1


Ces choix économiques, légitimes au demeurant, produisent donc de fâcheux dommages collatéraux. Pas moyen d’y échapper, à l’image de la nouvelle Micra, qui souffre de deux faiblesses inhérentes à son statut de « voiture mondiale ». Son style passe-partout et son mobilier composé de matériaux de piètre qualité. Dans le premier cas, les particularités visuelles – les optiques haut perchées, par exemple – qui rendaient la précédente génération éminemment sympathique ne sont plus qu’un lointain souvenir. La Micra garde sa forme caractéristique – une sorte de bulle en elle-même originale –, mais n’attire plus l’œil et laisse l’observateur de marbre. En cause, une robe dessinée sans recherche, et c’est voulu, marquée par une face avant manquant singulièrement de personnalité. Le contraste avec la précédente Micra est cruel. En résulte une voiture ni belle ni moche, juste anonyme… Une faute sur un marché comme le nôtre, où l’automobile reste encore un objet désirable. De moins en moins, certes, ce qui laisse une chance à la Micra si elle se vend à des prix attractifs. Nous en reparlerons.

 

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Une chose est sûre, il faudra un rapport prix/équipement hors concours pour faire pardonner une qualité de fabrication aussi éloignée des standards européens actuels. La carence majeure de la Micra, dont la plupart des matériaux utilisés – pas tous – paraissent franchement bas de gamme. Absence totale de matières souples, plastiques durs luisants et mal ébarbés, assemblage réalisé à la va-vite : cette finition d’un autre âge interpelle. Elle fait tache dans un bilan globalement positif, comme nous le verrons par la suite.

 

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Puisqu’on en parle, la Micra vaut pour ses nombreux rangements, son ergonomie rationnelle et sa bonne position de conduite, même si son volant ne se règle pas en profondeur. Le volume habitable et la capacité de chargement se tiennent dans les normes de la catégorie. Classiquement, a banquette se rabat en deux parties inégales. Mais pour libérer totalement la surface du coffre, il faut rabattre assise et banquette contre les sièges avant. A l’ancienne, donc.

 

Micra-coffre

Dernier avatar lié à la globalisation, l’absence de diesel. L’Alliance Renault-Nissan a pourtant tout le nécessaire en magasin, mais c’est comme ça. Ce choix, au demeurant, peut se justifier dès qu’il s’applique à une citadine, le plus souvent appelée à parcourir un faible kilométrage annuel. Reste que sur le marché français, « diesélisé » jusquà friser l’irrationnel, ne pas disposer d’un diesel dans sa gamme peut constituer un handicap commercial. Plus encore à l’heure où le litre de SP 95 dépasse 1,50 €, voire atteint parfois 1,80 €… Pas de chance.

 

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Le handicap, le cadre posé, est cependant surmontable, au regard de la motorisation proposée. Soit un trois-cylindres 1.2 de 80 ch dont la principale vertu et de modérer le propos à la pompe. Bien aidé, il est vrai, par le poids contenu de la voiture qu’il est chargé d’emmener. Certes un peu plus imposante que sa devancière, la nouvelle Micra reste sous les 4m en longueur – 3,78 m exactement – et, du coup, ne pèse pas trop lourd. Compter plus ou moins une tonne, selon les degrés d’équipement, dans une fourchette qui va de 985 à 1 055 kg. Bilan des courses, le trois-cylindres limite sa consommation à 5 l/100 km en cycle mixte, la valeur la plus faible de la catégorie à ce niveau de puissance. Avec bonus à 400 € à la clef – 115 g/km -, le minimum syndical s’agissant d’une citadine. Ce n’est pas fini. Le choix exclusif de l’essence prendra tout son sens quand, en septembre prochain, Nissan lancera la version turbocompressée de ce même moteur, avec l’injection directe en paquet cadeau. Les émissions de CO2 ne dépasseront alors pas les 100 g/km, et il y aura plus de chevaux – 98 au total. Patience, donc.

 

Micra-action1

En attendant, les 80 ch du trois-cylindres « atmo » s’en sortent déjà très bien. Voilà un petit moteur vivant, pêchu et expressif, qui met du corps à l’ouvrage en chantant à pleins cylindres. La mélodie n’est pas désagréable, même si l’on aimerait bien la mettre en sourdine de temps à autre… Résultat, la Micra se relance sans peine, malgré des rapports de boîte qui traînent un peu en longueur – les 5 l/100 km ne tombent pas du ciel… Et le tout se conjugue à merveille avec un châssis réactif et rigoureusement guidé. Au prix d’une suspension fermement réglée, mais pas au point de rendre la Micra inconfortable. Laquelle, au bilan, se révèle plaisante à conduire, le manque de consistance de la direction tempérant un peu le propos. Sur la route, s’entend. En ville, cette légèreté s’apprécie à sa juste mesure, la maniabilité de la Micra faisant le reste. La citadine par excellence…

 

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Les prix, pour conclure. La voiture mondiale a au moins un avantage : ses tarifs concurrentiels. La Micra se plie à la règle en faisant du zèle. Sa gamme varie de 10 490 à 14 290 €, et il n’existe pas moins cher dans la catégorie - en carrosserie cinq-portes -, à motorisation et puissance proches. Etant précisé qu’aucune des concurrentes directes de la Micra – Chevrolet Aveo 5-portes 1.2 84 ch, Honda Jazz 1.2 90 ch, Hyundai i20 1.2 78 ch,  Mazda 2 1.3 75 ch , Mitsubishi Colt 1.1 75 ch, Opel Corsa 1.2 85 ch, Seat Ibiza 1.2 70 ch, Suzuki Swift 1.3 92 ch, Volkswagen Polo 1.2 70 ch – ne bénéficie du bonus à 400 €. Mieux, Nissan charge la barque côté équipements, dont vous trouverez le détail ci-dessous.

 

De quoi excuser une finition aussi « cheap » ? Réponse : non. Mais ça console tout de même un tout petit peu.

J. B.

 

Micra-statique3

La fiche technique

Nissan Micra 1.2 80 ch

Moteur : 3 cylindres essence, 1 198 cm3

Puissance : 80 ch à 6 000 tr/mn

Couple : 110 Nm à 4 000 tr/mn

Transmission : aux roues avant

Boîte de vitesses : mécanique à 5 rapports.

Longueur x largeur x hauteur  : 3,78 x 1,67 x 1,51 m

Empattement : 2,45 m

Poids : 985 kg

Vitesse maxi : 170 km/h

0 100 km/h : 13,7 s.

Conso. extra urbaine / urbaine / mixte : 4,3 / 6,1 / 5

Rejets de CO2 : 115 g/km

Bonus : 400 €

 

La gamme

Une seule motorisation

Visia : 10 490 €

Acenta : 12 290 €

Connect Edition : 13 490 €

Tekna : 14 290 €

 

Les équipements

 

Visia : 6 airbags ; antidérapage ESP ; direction assistée asservie à la vitesse ; fermeture centralisée à distance ; jantes en acier 14 pouces ; ordinateur de bord ; vitres AV électriques ; volant réglable en hauteur.

 

Micra-détail1

 

Acenta (en plus) : accoudoir conducteur ; autoradio-CD avec commandes au volant, prise auxiliaire et 4 HP ; banquette rabattable 60/40 ; climatisation automatique ; interface Bluetooth ; jantes en acier 15 pouces ; régulateur/limiteur de vitesse ; rétros électriques ; siège conducteur réglable en hauteur ; volant cuir.

 

Micra-détail3

Connect Edition (en plus) : aide au créneau ; antibrouillards ; audio CD MP3/WMA avec prise USB/IPod et 6 HP ; jantes alliage 15 pouces ; navigateur GPS avec écran tactile couleur 5 pouces ; radar de recul.

 

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Tekna : capteurs de pluie et de luminosité ; ouverture et démarrage sans clé ; rétros dégivrants et rabattables électriquement ; toit en verre avec occultant.

 

Les options

 

Visia. Visia Pack (autoradio-CD avec commandes au volant, prise auxiliaire et 4 HP, climatisation manuelle, interface Bluetooth) : 1 200 €.

 

Connect Edition. Boîte CVT : 1 000 €.


Tekna. Pack Cuir (éclairage d’ambiance, sièges chauffants, sellerie cuir) : 1 000 €.

Peinture métallisée (sur toute la gamme) : 400 €.

 

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 16:09

Infiniti « diéselise », en cette rentrée, une partie de sa gamme, les  SUV FX et EX étant les premier servis. Et bien servis, avec un V6 3.0 qui semble fait pour eux. Essai du second, alias EX30d.

Par Jean Bourquin

 

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Quand elle débarque en Europe il y a deux ans, Infiniti sait à quoi s’en tenir. La marque de luxe de Nissan, japonaise sur son passeport mais 100 % américaine dans les faits, et profilée comme telle, ne se fait alors aucune illusion quant à ses chances de rencontrer un succès immédiat. Mission impossible avec une gamme qui ne carbure qu'à l'essence. L’idée est donc de prendre pied, de s’installer dans le paysage et de faire connaître les produits. Lesquels laissent en général de bons souvenirs à ceux qui ont eu le loisir de les conduire. Dont nous mêmes. Le bon « plan com. », comme on dit de nos jours, avant la nécessaire « diéselisation ». Le passage obligé pour Infiniti, qui ne cache pas sa ferme intention de devenir un acteur de premier plan sur le marché du « premium ». Et s’en donne les moyens, en équipant ses deux modèles phare que sont les SUV FX et EX du V6 diesel 3.0 tiré de la banque d’organes de l’alliance Renault-Nissan.

 

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Nous ferons les présentations plus tard, mais en attendant, retenez que la gamme « G » - berline, coupé et cabriolet – échappe à la « diéselisation » en question. Tout simplement parce que cette américaine de la plus pure espèce n’est pas étudiée pour. Ce n’est pas le cas, en revanche, de la future grande routière « M », prévue d’entrée de jeu pour le marché européen et conçue en fonction. Pour preuve, sa commercialisation débutera, en fin d’année, avec le V6 30d susmentionné. Un V6 essence figurera toujours au catalogue, et l’inévitable motorisation hybride viendra un peu plus tard. Nous reparlerons de l’Infiniti M en temps et heure, soyez-en sûrs…

 

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L’EX30d, donc. Pour le résumer, ce SUV ne fait rien comme tout le monde. Sa plastique peu conforme aux canons du genre en témoigne. Allure ramassée, ligne de toit fuyante à la façon d’un coupé, proue et poupes nerveuses, on est plus proche de la voiture de sport que du 4x4 baroudeur. C’est original, et plutôt sympa à vrai dire, à ceci près qu’il faut faire une croix sur deux ou trois petites choses sans importance comme l’habitabilité aux places arrière et la capacité de chargement du coffre. L’EX n’a pas la fibre familiale, autant le savoir avant de signer le chèque.

 

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Pour la suite, le soin porté au traité intérieur, peu banal lui aussi, et à la finition est à la hauteur du standing affiché. Un demi-ton en dessous, cela étant, de ce que propose la concurrence allemande en la matière, Audi Q5 en tête, notamment dans le choix des matériaux. Pas de quoi hurler au scandale, tant que les prix demeurent inférieurs à puissance équivalente. Ce qui est le cas, mais pas de beaucoup, Infiniti se montrant toutefois très généreux à l’heure de distribuer les cadeaux de Noël, sans jamais recourir aux interminables listes d’options dont lesdits allemands ont le secret. Bon point pour l’EX30d, qui ajoute à sa colonne crédit une position de conduite irréprochable, un peu haute – c’est loi du genre – mais adaptable au millimètre près. Le siège enveloppant maintient bien le buste.

 

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Reste l’essentiel. On l’aura compris, l’EX est un SUV « à conduire », conçu comme tel. La fiche technique en dit long à ce sujet. A notre connaissance, l’Infiniti est le seul engin de ce type à pouvoir disposer d’une transmission intégrale semi-permanente – 4x2 en temps normal, avec renvoi automatique d’une partie du couple sur l’autre essieu quand ça se complique – qui privilégie les roues arrière. En clair, c’est une propulsion en conduite courante. En ajoutant le centre de gravité plus bas qu’à l’ordinaire – hauteur limitée à 1,58 m et garde au sol réduite à 15 cm : oubliez la pratique 4x4 malgré une excellente motricité -, le tout donne un châssis étonnament réactif, source d’un indéniable plaisir de conduite. Pour tout dire, nous ne voyons que le BMW X3 dans le même genre, Audi Q5, Mercedes GLK et Volvo XC60 se révélant moins vifs et moins directs. La remarque a tout du compliment.

 

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Sauf qu’il y a un bémol. Ces bienheureuses facultés se vérifient avec le V6 essence 3.7 de 320 ch, tout à fait adapté aux circonstances. Restait juste à savoir si le diesel ne casserait pas l’ambiance. Réponse : c’est le cas. Pas de miracle, un diesel pèse plus qu’un moteur essence sur le train avant et la direction qui va avec. D’où une impression de lourdeur totalement absente au volant de l’EX essence, ladite direction étant en prime victime d’une légère inertie en son point milieu. Il fallait s’y attendre, et c’est le prix à payer pour que l’Infiniti EX rencontre enfin le succès commercial qu’il mérite. Car, sur le fond, on est très loin de la catastrophe. Les vertus routières de l’EX ne se sont pas évaporées, et si l’engin est moins plaisant à conduire quand il carbure au gazole, il a encore de quoi donner quelques leçons à la concurrence, X3 excepté. Agilité et caisse bien tenue font toujours partie du programme. Pour un SUV brûlant du mazout, c’est déjà beaucoup.

 

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Le diesel en question, pour terminer, est le V6 3.0 à l’œuvre sous le capot de la Renault Laguna. Revu et corrigé, toutefois, par les motoristes d’Infiniti, qui ont tout redeposé sur l’établi, du bloc–cylindres au système d’injection, histoire de conformer l’article à « l’esprit » de la marque de luxe. Résultat, ce V6 monoturbo développe 238 ch et 550 Nm de couple, pas moins, quand il emmène l’EX – 235 ch et 450 Nm sur la Laguna. Autant dire que les vertus premières de ce diesel, à savoir une souplesse sans fond et une disponibilité de tous les instants, sont ici sublimées. Avec à la clef un confort de conduite invitant à partir loin, dans le calme et la volupté en raison d’une insonorisation très soignée. Du coup, le tempérament sportif revendiqué de haute lutte par l’EX37 n’est plus vraiment d’actualité, étant entendu que l’EX30d n’a rien d’une chiffe-molle. Les 7,9 secondes demandées pour passser de 0 à 100 sont flatteuses. Dans ce décor, la boîte auto à sept rapports, seule transmission proposée, réagit en douceur et à bon escient, sauf au rétrogradage, parfois tardif. 

 

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 Dernier point, l’EX30d manque de retenue à la pompe. Cela doit être dans les gènes quand on vient des Etats-Unis, le diesel alourdissant sensiblement la valise. Compter plus de 2 tonnes avec cette motorisation, contre 1 875 kg pour l’EX37. Bilan des courses, Infiniti annonce 8,5 l/100 aux 100 km en cycle mixte, une valeur qui donne matière à réflexion quand on l’oppose aux 7,5 l/100 km consommés par l’Audi Q5 3.0 TDI de 240 ch. De même, les émissions de CO2 s’élèvent à 224 g/km, alors que la concurrence se tient sous les 200 g/km, à l’exception du Mercedes GLK 350 CDI de 231 ch. En espérant que ce petit penchant pour la boisson ne plombe pas la carrière de ce SUV très attachant.

 

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  Les chiffres clés

 

Infiniti EX30d

Moteur : 6 cyl. en V, turbo-diesel

Cylindrée : 2 993 cm3

Puissance : 238 ch à 3 750 tr/mn

Couple : 550 Nm à 1 750 tr/mn

Transmission : intégrale semi-permanente, avec roues AR privilégiées

Boîte de vitesses : automatique à 7 rapports

Longueur x largeur x hauteur : 4,65 x 1,80 x 1,58 m

Empattement : 2,80 m

Poids : 2 014 kg

Coffre : 340 l.

0 à 100 km/h : 7,9 sec.

Vitesse maxi : 221 km/h

Conso. extra urbaine / urbaine / mixte : 7,2 / 10,8 / 8,5 l/100 km

Rejets de CO2 : 224 g/km

Malus : 1 600 €

 

La gamme EX30d

EX : 49 700 €

GT : 51 550 €

GT Premium : 56 450 €

 

EX30d-détail1

 

 

 

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15 septembre 2010 3 15 /09 /septembre /2010 13:14

Nissan Juke 04

Avec son crossover Qashqai, Nissan avait déjà touché une première fois le jackpot en bousculant les habitudees, et en rencontrant un succès alors inespéré, qui perdure aujourd’hui, preuve qu’il avait visé juste....

Avec le Juke, son nouveau petit frère à la jolie petite gueule transgressive et agressive à souhait, le constructeur japonais double la mise, et espère bien une nouvelle fois faire sauter la banque. Alors banco ?

Par Jean-Michel Cravy

 

En son temps, le Qashqai, grosse compacte haute sur pattes avec des faux airs de 4x4, avait bousculé l’ordre établi et fait bouger les lignes. Pour le plus grand bonheur de Nissan, qui ne s’attendait pas à un tel succès, au point que ce modèle est encore (et de très loin) le modèle le plus vendu de sa gamme, éclipsant tout le reste.

 

Il faut dire que la recette proposée alors avait, analysée après coup, la simplicité de l’évidence : un format de familiale compacte, haut perchée selon les aspirations de nombre d’automobilistes souhaitant rouler dans une « espèce de 4x4 »… sans s’encombrer des grandeurs et servitudes d’un « vrai ». Le X-Trail, bien plus sérieux pourtant dans ce rôle, en avait pris ombrage…

Nissan Juke 01

Et voilà le Juke ! Qui reprend la même recette, recuisinée cette fois à la sauce « coupé » par le bureau de style européen de la marque. De format plus compact (4,13 mètres de long), il se donne donc des allures de coupé avec une ceinture de caisse remontant haut sur un arrière tronqué (cerné par des feux qui rappellent ceux de la 370Z, vous voyez l’allusion…), réduisant les vitres arrière au rang de meurtrières. Une silhouette musculeuse encore renforcée par des ailes fortement marquées, mais haute sur pattes, comme le veut le genre crossover qui plaît tant en ce moment, qui lui permettra de toiser de haut le flot des compactes et citadines dont il se veut l’alternative.

Nissan Juke 06 

La face avant, particulièrement extravertie, ne fait pas dans la dentelle : une large calandre scandée par deux gros yeux tout ronds, un capot haut griffé d’immenses feux de position, un spoiler percé de trois gros trous en forme d’ogives lance-missiles… non fournis en série, heureusement !

Nissan Juke 09

Dans l’habitacle, le Juke arbore des décorations plastique d’un beau rouge flamboyant (ou en gris métal, si vous préférez) qui ne parviennent pourtant pas à effacer la mauvaise impression laissée par les matériaux bas de gamme de la planche de bord.

C’est quand même un peu dommage, tout comme le volant non réglable en profondeur… On se consolera en jouant avec l’écran multifonctions qui trône au milieu de la… console, capable d’afficher des informations aussi inutiles que distrayantes : pression de turbo, accélération transversale, couple moteur… comme –oui- dans une Skyline !

Nissan Juke 13

Sauf que bien sûr le Juke n’offre pas les mêmes sensations qu’une Skyline, faut pas exagérer…  On passera pudiquement sur la motorisation la plus musclée du Juke, un 1600 cm3 turbo à injection directe d’essence de 190 chevaux, d’abord par ce qu’elle n’intéressera pas grand monde, ensuite parce qu’il se montre fort bruyant dans les hauts régimes et très vite fatigant à l’usage quand il est attelé à une boîte CVT à variation continue (dans les aigus !)…

 

Cette mécanique est d’ailleurs la seule à être proposée avec une transmission intégrale (assortie d’un différentiel arrière, s’il vous plait, pour améliorer son caractère sportif en virages). Les autres motorisations, elle, ne sont proposées qu’en simple traction-avant, et avec un essieu de torsion à l’arrière au lieu du multibras du 1.6 DIG-T 190 ch. Car le Juke, malgré son allure de petit « 4x4 », n’aspire nullement à jouer les baroudeurs, sinon sur le bitume des villes.

Nissan Juke 03

On trouve donc un 1.6 essence de 117 ch, pour assurer un prix d’attaque de 16 490 € dans la finition de base Visia, et surtout le diesel 1.5 dCi 110 ch, un grand classique chez Renault/Nissan, et qui devrait assurer l’essentiel des ventes. Compter 18 540 € en finition Visia, 22 290 € en finition haute, Tekna, tandis que la finition intermédiaire, Acenta, la plus équilibrée en termes de rapport prix/équipement (régulateur et limiteur de vitesse, climatisation automatique, connections Bluetooth, USB et MP3, antibrouillard, jantes alu 17 pouces), se situe tout juste sous la barre des 20 000 €.

Nissan Juke 02

Côté comportement routier, en l’absence de transmission intégrale, c’est du classique et sans surprise. Basé sur la plateforme qui a déjà fait le bonheur de la Micra et de la Note côté Nissan, et Clio et Modus côté Renault, le Juke fait preuve d’une agilité correcte, juste limitée par un centre de gravité forcément plus haut que la moyenne, et un diesel quand même un peu laborieux. Mais qui a le mérite non négligeable d’afficher une consommation moyenne officielle de 7 litres aux 100, et d’échapper à tout malus écologique.

Nissan Juke 10

Un petit mot sur l’habitabilité, correcte pour quatre mais pas plus, tandis que l’accès aux places arrière n’est pas des plus aisés, du fait de portes postérieures étroites, et la garde au toit y est fort limitée, esprit de coupé oblige…

Nissan Juke 08

Quant au coffre, il fait service minimum avec 207 petits dm3, complétés par un petit compartiment supplémentaire sous le plancher. Alors oui, au fait, à qui s’adresse le Juke ? D’abord à ceux qui en ont assez de rouler dans des citadines conventionnelles. Et plus encore à ceux qui cherchent une alternative à une Mini, déjà un peu trop vue. En bref, le Juke séduira en priorité les amateurs de nouveautés extraverties et bien voyantes, un rien provocantes… Le Juke : l’auto branchée du moment !

J.-M. C.

Nissan Juke 07

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24 juin 2010 4 24 /06 /juin /2010 18:28

Subaru Outback 08

Marque marginale sur le marché français, Subaru n’a pas d’autre ambition que de rester « backstage », à l’arrière-plan des leaders du marché. Mais avec la manière, pour satisfaire une petite tribu de fidèles « happy few », fiers de rouler différent, au son inimitable du « quatre-à-plat ». Cette nouvelle génération d’Outback (ne l’appelez plus Legacy !) se la joue « baroudeur distingué et décalé », avec les traditionnels atouts de la marque : sa transmission intégrale, évidemment, et son boxer. Diesel, naturellement…

Par Jean-Michel Cravy

Subaru Outback 10Fiche technique

Dimensions (L/l/h) : 4,77/1 ,82/1,60 m

Empattement : 2,74 m

Garde au sol : 20 mm

Poids à vide : 1 571 kg

Moteur : turbodiesel 4 cyl. opposés à plat 1 998 cm3

Puissance : 150 ch à 3 600 tr/mn

Couple : 350 Nm à 1 800 tr/mn

Transmission : intégrale (50/50), différentiel central à glissement limité par viscocoupleur

Boîte de vitesses : manuelle 6 rapports

Vitesse maxi : 195 km/h

0 à 100 km/h : 9,7 s

Consommation moyenne : 6,4 l/100

Emissions CO2 : 167 g/km (malus 750 €)

Tarifs :

Outback 2.0D Confort : 34 900 €

Outback 2.0D Club : 39 900 €

Outback 3.6 (6 cyl. essence) : 46 900 €

Option peinture métallisée : 400 €

Garantie : 3 ans/100 000 km

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6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 12:26

Honda CR-Z 10

Dans la famille hybride, il manquait le petit coupé sportif. Honda l’a fait, en réitérant les principes techniques qui régissent sa production hybride : le moteur électrique épaule le moteur thermique, point barre. Le CR-Z ajoute toutefois quelques variantes qui font toute la différence avec le reste de ladite production. En clair, on ne va pas s’ennuyer... C’est même le but de la manoeuvre.

Par Jean Bourquin


Ces résultats, au demeurant, sont toujours bons à prendre, mais ne creusent pas l’écart avec ce que produit à cet égard la concurrence « non hybride ». En comparaison, la Mini 1.6 de 120 ch – la rivale la plus proche du CR-Z, y compris en termes de prix - brûle 5,4 l/100 km, tout en montrant moins de rigueur dans la maîtrise de ses émissions. Compter 129 g/km dans son cas, étant entendu que le débat est faussé d’entrée de jeu.

 

Pour rappel, toute voiture hybride émettant moins de 160 g/km est « bonussée » de 2 000 € et partant de là, la concurrence susmentionnée est toute théorique. Conclusion, le CR-Z est seul sur sa planète. De fait, le système tel que décrit s’avère relativement peu coûteux à produire, et permet à Honda de commercialiser des voitures hybrides abordables. Sans concurrentes directes du même genre, du coup. Le principe précédemment qualifié de « basique » a du bon.

Honda CR-Z 03

Le CR-Z y ajoute deux ou trois détails de son cru. De ceux qui font la différence. Premièrement, son moteur thermique lui est spécifique. Il s’agit d’un quatre-cylindres 1.5 libérant 114 ch et 145 Nm de couple. Pour les initiés, l’une des deux soupapes d’admission peut être désactivée à faible régime, histoire de réduire encore un peu plus son appétit. Le moteur électrique fournit de son côté 14 ch et 78 Nm, en tenant compte que dans le second cas, 70 Nm sont immédiatement disponibles. Le tout donne une puissance et un couple combinés – et non pas additionnés : c’est compliqué, l’hybride – de respectivement 124 ch et 174 Nm.


Deuxièmement, cet ensemble propulseur est associé à une boîte mécanique, à six rapports en l’occurrence, une rareté dans le petit monde des voitures hybrides. Lesquelles utilisent généralement des transmisssions très complexes que les commentateurs apparentent à des boîtes à variation continue par commodité. Avec à la clef des manières d’opérer pas toujours judicieuses, surtout quand le conducteur entend prendre un peu de plaisir. Pour ce faire, rien ne vaut une bonne vieille boîte « méca », c’est bien connu.

Honda CR-Z 25

Troisièmement, l’assistance de la direction comme la sensibilité de l’accélérateur sont gérées selon trois lois. « Econ », « Normal » et « Sport », pour les nommer, ces trois appellations disant bien ce qu’elles veulent dire. A titre indicatif, le programme « Econ » met la climatisation en veille et l’accélérateur remplit alors son office sans conviction.

Honda CR-Z 12

Ca existe, et c’est tant mieux, mais on l’aura compris, la vertu première du CR-Z est d’offrir des sensations à son conducteur. Il est étudié pour, comme en témoignent sa compacité – 4,08 m en longueur -, son empattement court – 2,44 m – et ses voies larges. Enfin, et selon les propres termes du constructeur, l’engin dispose d’une caisse autrement plus rigide que celle de l’Insight. C’est heureux, direz-vous…

Honda CR-Z 13

A la conduite, et comme attendu, ressorts et amortisseurs sont tarés dans le sens de la fermeté. Au point de rendre la voiture inconfortable ? Las, nous ne pouvons répondre avec exactitude à cette question essentielle, car cette première prise en mains a été organisée en zone urbaine, dans les environs d’Amsterdam. Et les Hollandais ont pour triste habitude de boucher les trous de leurs routes. A titre personnel, j’ai malgré tout trouvé la suspension du CR-Z un peu trop raide à mon goût, mais certains de mes confrères se sont montrés plus cléments dans l’analyse du phénomène. Tout ça pour dire que cette Honda fera l’objet, dans les colonnes d’Autopanorama, d’un « complément d’enquête », afin d’établir un diagnostic précis sur des routes bien de chez nous. Histoire de confirmer, aussi, la bonne impression que m’a laissé la motorisation hybride, vive et nerveuse des plus bas aux plus hauts régimes.

Ce n’est pas à Honda que l’on va apprendre à faire des moteurs qui grimpent dans les tours au pas de charge…

Honda CR-Z 14

La disponibilité à bas régime n’est en revanche pas son truc, sur les mécaniques essence s’entend, mais ce récurrent vilain défaut a, dans le cas présent, disparu. Les 70 Nm immédiatement mis à contribution par le moteur électrique prennent ici toute leur importance. En termes de performance, donc, le doute n’est pas permis : ça avance et ça relance en soufflant fort dans les trompettes. Reste à savoir dans quelles proportions, ce que nous ne manquerons pas de vérifier, les 124 ch paraissant tout de même un peu justes pour qualifier le CR-Z de « sportive ».

Honda CR-Z 23

Seule certitude, au terme de ce premier et bref contact, l’agilité promise est au rendez-vous. Le guidage est aussi rigoureux que réactif, le train avant obéit aux ordres sans se poser de question et la direction dirige à la baguette, à la condition d’enclencher le mode « Sport ». Petit problème, le point milieu mériterait quelques tours de clef à molette supplémentaires, et du coup, les informations transmises sont parfois contradictoires.

Honda CR-Z 21

On peut se consoler en jouant plus que de raison avec le levier de vitesses, guidé dans les règles de l’art et source de belles sensations mécaniques. L’excellente position de conduite et les solides maintiens du siège font le reste.

Honda CR-Z 24

La planche de bord sortie d’une BD de science-fiction exige d’assimiler le mode d’emploi avant usage, mais les commandes essentielles sont organisées de manière rationnelle. Et les plastiques rigides sont de série…

J. B.

 

 

 

La fiche techniqueHonda CR-Z 20

Honda CR-Z

Moteur essence : 4 cyl., 1 497 cm3

Puissance : 114 ch à 6 100 tr/mn

Couple : 145 Nm à 4 500 tr/mn

Moteur électrique : 14 ch à 1 500 tr/mn ; 78,4 Nm à 1 000 tr/mn

Puissance et couple combinés : 124 ch ; 174 Nm

Transmission : aux roues avant

Boîte de vitesses : mécanique à 6 rapports

Longueur x largeur x hauteur : 4,08 x 1,74 x 1,40 m

Empattement : 2,44 m

Poids : 1 147 kg

0 à 100 km/h : 9,9 s.

Vitesse maxi : 200 km/h

Conso. extra urbaine / urbaine / mixte : 4,4 / 6,1 / 5 l/100 km

Rejets de CO2 : 117 g/km

Bonus : 2 000 €

 

 

Honda CR-Z 16La gamme

S : 21 500 €

ABS avec répartiteur électronique de freinage et aide au freinage d’urgence ; aide au démarrage en côte ; antidérapage VSA ; airbags frontaux, latéraux et rideaux ; autoradio-CD MP3 avec prise auxiliaire et 4 HP ; banquette rabattable 50/50 ; climatisation automatique ; ordinateur de bord ; jantes acier 16 pouces ; volant réglable en hauteur et profondeur.

Sport : 22 500 €

En plus : antibrouillards ; audio avec commandes au volant, prise USB/iPod et 6 HP ; boîte à gants éclairée ; cache-bagages à enrouleur ; jantes alliage 16 pouces ; vitres AR et lunette surteintées ; volant et pommeau de levier de vitesses cuir.

GT : 24 000 €

En plus : boîte à gants refrigérée ; capteurs de pluie et de luminosité ; 7 HP ; interface Blutooth ; phares au xénon ; radar de stationnement AR ; régulateur de vitesse ; rétros rabattables électriquement ; sièges chauffants.

Luxury : 25 800 €

En plus : sellerie cuir ; toit panoramique.

Option sur toute la gamme

Peinture métallisée : 400 €

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18 mai 2010 2 18 /05 /mai /2010 17:38

Nissan Qashqai 08

Trois ans à peine après sa naissance, le SUV/monospace/berline compacte de chez Nissan, appelez-le/la comme vous voulez, en bref le Qashqai, se refait une petite beauté, rafraîchit sa mise, et rehausse son niveau d’équipement et de séduction. C’était nécessaire ? Même pas !

Le « crossover » japonais, best seller de la marque en France se porte plus que bien, avec des ventes qui explosent. Il y a pire comme situation pour un produit « relancé » ! On se demande jusqu’où ira le Qashqai…

Par Jean-Michel Cravy

Quand une auto est restylée et refondue à mi-vie, c’est parce qu’il est nécessaire de la relancer, suite à un fléchissement, logique et habituel, de sa carrière. Ça, c’est la loi générale. Mais il y a des exceptions… qui confirment la règle.

 

Prenez le Nissan Qashqai… En voilà un qui, dès son lancement, a connu un succès inespéré. Au point d’être rapidement devenu le best seller de la marque en France.

Nissan Qashqai 01

Oyez son palmarès : plus de 50 000 exemplaires diffusés en à peine trois ans ;

une inexpugnable première place dans la catégorie des « 4x4/SUV » (plus SUV à traction avant que vrai 4x4, d’ailleurs, mais c’est justement la recette de son succès), capable de susciter bien des jalousies et des vocations chez les concurrents ; une place de choix (juste derrière la VW Golf) parmi les voitures étrangères dans le segment des berlines compactes « transgressé » par cet espèce de produit transgenre, derrière les voitures françaises aux premières rangs traditionnellement réservés (Peugeot 308, Renault Mégane, Citroën C4). Et même des ventes encore en hausse conséquente (+ 17 % l’an dernier, + 36 % sur les seuls six derniers mois !).

 

Du coup on se demande s’il était bien nécessaire de procéder à une refonte d’un tel best seller. Oui, sans doute, tant il est vrai que qui n’avance pas recule…

Nissan Qashqai 04

On le sait donc, depuis trois ans déjà, la vraie vocation de ce Qashquai, et la raison de son succès, c’est qu’il est aussi peu « 4x4 » que possible -habitacle rehaussé pour dominer la route mis à part- (puisque 95 % des ventes du Qashquai se font sur des versions « traction avant), et aussi « berline » que possible, dans son traitement, son confort, son habitabilité, sa fonctionnalité standard… Et pourquoi donc changer une formule qui gagne ? Il suffit de peaufiner le concept, et de le remettre au goût du jour…

Nissan Qashqai 09

A l’avant : des optiques plus effilées, une calandre noire façon nid d’abeilles, un pare chocs redessiné. A l’arrière : de nouveaux feux à LED, et un petit déflecteur pour dynamiser la silhouette.

Nissan Qashqai 10

Dans l’habitacle ? Pas plus de révolution. Tout juste un bloc instruments redessiné, pour le principe, un régulateur/limitateur de vitesse désormais offert en série dès la finition de base Visia. Et puis un équipement rehaussé, sur tous les niveaux de finition : ESP et autoradio 6 CD sur les versions Acenta et Optima, phares au Xénon sur les finitions Connect Edition et Techna. Au passage, l’ambiance intérieure est retravaillée, avec des matériaux présentant mieux, et quelques rangements supplémentaires, qui sont toujours bons à prendre, comme ce travail méticuleux pour insonoriser l’habitacle, et le dispenser des vibrations disgracieuses et désagréables du diesel…

Nissan Qashqai 12

Sous le capot, le best seller des best sellers (93 % des ventes), c’est bien entendu le 1.5 dCi d’origine Renault, titrant 106 chevaux, en deux roues motrices, évidemment, aux côtés d’un 2.0 dCi de 150 ch et de deux moteurs essence de 115 et  140 ch, pour l’anecdote… Ce 1.5 dCi, version « Pure Drive », comme il convient, parvient à descendre aujourd’hui sous les 130 g/km de C02, qui lui vaut une position neutre en termes de bonus/malus. Qui a prétendu que les « 4x4 » sont anti-écolos ? Quelques écolos attardés, sans doute ?

Nissan Qashqai 07

Alors bien sûr, les performances sont plutot mesurées, mais finalement fort correctes dans le trafic actuel, avec des reprises somme toute honorables. Le tout pour une consommation moyenne de moins de 5 litres aux 100… un petit surcroît de confort en plus, avec une insonorisation plus soignée, et une suspension légèrement assouplie. Au fond, une auto agréable à vivre au quotidien, sans froufrou, sans chichis, et qui fait bien son boulot. Que demander de plus ?

Nissan Qashqai 03

Bien entendu, le Qashqai conserve, pour le principe, une gamme complète, notamment une option quatre roues motrices « All mode », et une version +2, allongée de 21 cm pour offrir deux sièges d’appoint. Soit la bagatelle de 48 versions différentes, en mixant moteurs, carrosseries et finitions !

 

L’accès au Qashqai (en version essence 115 ch Visia) se situe sous la barre des 20 000 €, tandis que le cœur de gamme (1.5 dCi 106 ch Acenta) se situe à 23 500 €. Pour une version plus évoluée (Connect Edition), compter 25 550 €. Des tarifs particulièrement étudiés, qui devraient, fort logiquement, conforter largement un véritable best seller dont le succès ne se dément décidément pas…

J.-M. C.

Nissan Qashqai 14

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6 avril 2010 2 06 /04 /avril /2010 10:03

Toyota Auris 03

Après la fin d’année difficile que l’on sait, Toyota essaie de repartir du bon pied. D’un pied modeste devrait-on dire, avec ce restylage a minima de sa berline compacte Auris et une révision de ses mécaniques, histoire de la remettre au goût du jour et de se rappeler à notre bon souvenir.

En attendant une version hybride, attendue pour le début de l’été.

Par Jean-Michel Cravy

 

 

Le numéro un mondial aura connu en 2009 son annus horribilis : obligé de rappeler près de 10 millions de véhicules à travers le monde, et de faire amende honorable devant le Congrès des Etats-Unis, pour cause de maux divers parmi lesquels des accélérateurs bloqués et des freins défaillants, excusez du peu… Tous les modèles ne furent pas touchés, mais tous furent atteints de la peste de la suspicion, aurait dit ce bon Monsieur Jean de La Fontaine…

 

Bon, il était temps, quand même, de passer à autre chose et de reprendre le cours normal des choses, n’est-ce-pas ? D’autant plus qu’il paraît que les fidèles de la marque ont dans l’ensemble apprécié que le constructeur nippon prenne rapidement ses responsabilités. Pour entamer cette nouvelle année, Toyota s’est modestement contenté de rafraîchir son cheval de bataille en Europe : l’Auris.

Toyota Auris 07

Lancée en 2007 en remplacement d’une foultitude de générations de Corolla, elle a eu un certain mal à trouver sa place dans un secteur il est vrai particulièrement concurrentiel, occupé par les VW Golf, Opel Astra, Renault Mégane, Peugeot 308, Citroën C4 et autres Fiat Bravo (liste non limitative...).

 

Au traditionnel menu de mi-vie, un restyling extérieur visant à lui donner une Toyota Auris 12personnalité un peu plus affirmée, qui lui faisait jusqu’ici défaut il faut bien le dire.

Des feux plus étirés encadrant une calandre à barres, un bouclier plus enveloppant, un capot fortement nervuré, voilà pour l’avant. L’arrière se contente de feux redessinés, d’une nouvelle casquette de hayon et d’un pare chocs plus proéminent, orné de catadioptres dans les angles, bien exposés aux petits chocs urbains... On le voit : rien de vraiment remarquable sinon que la silhouette fait montre d’un peu plus de présence, sans recourir à l’agressivité affichée par certaines rivales, françaises notamment.

 

Toyota Auris 10

A l’intérieur, l’Auris garde son habituelle planche de bord, désormais revêtue d’un matériau souple au toucher, et sensiblement plus agréable à regarder (et c’est une bonne initiative, vu le temps qu’on passe à bord d’une auto), tandis que le boîtier de console centrale (peinte en finition métallisée polie) a été relevé de 5 cm pour servir d’accoudoir. Quelques commandes redessinées, un nouveau volant, un nouvel éclairage de l’instrumentation et voilà un rafraîchissement à peu de frais… Une nouvelle finition, Sportline, fait son apparition, avec une ambiance plus « dynamique et plus jeune », comme son nom le suggère, caractérisée principalement par des jantes de 17 pouces et une sellerie surpiquée. Et puis les indispensables branchements USB/MP3 sont désormais de rigueur, comme le GPS à grand écran optionnel, couplé à une caméra de recul.

Toyota Auris 04

Côté mécanique, rien de bien nouveau (en attendant une version hybride type Prius, prévue pour la mi-2010), sinon un travail de peaufinage visant à améliorer le rendement. Seule la version 1.4 D-4D (90 ch) bénéficie d’un petit bonus de 100 €, mais toutes les autres motorisations (y compris essence, il convient de le remarquer) échappent à toute forme de malus.

Toyota Auris 05

Pour notre part, nous nous sommes concentrés sur la version diesel D-4D 126 ch, le cœur de gamme de l’Auris. Avant de monter à bord, on a bien vérifié que l’accélérateur ne se bloquait pas dans la moquette, et que les freins étaient bien au rendez-vous. Ça n’a pas fait rire tout le monde, bien sûr, mais c’est le jeu, non ? Et puis il faut bien détendre l’atmosphère…

Toyota Auris 02

Sans surprise, cette Auris diesel se comporte comme une bonne berline de père de famille, capable à l’occasion de se prêter à un usage un peu plus musclé, sans verser dans une personnalité trop sportive, qui serait déplacée en l’occurrence. Concrètement, la tenue de route s’est avérée tout à fait satisfaisante, même si la suspension fait la part belle au confort de roulement. Le moteur, accouplé à une boîte 6, avec ses 126 chevaux et 310 Nm de couple, s’est montré un bon compagnon de route, bien calibré pour les 1 400 kilos de l’auto, et offre des performances tout à fait correctes. Une plus grande discrétion sonore n’aurait toutefois pas nuit.

Toyota Auris 01

Et malgré les cadences plutôt soutenues que nous lui avons imposées, cette Auris D-4D 126 n’aura pas consommé plus de 7,5 l/100 de gazole. En usage plus tranquille, il ne sera pas difficile de faire sensiblement moins. Et vous savez quoi ? Ses freins ne nous ont jamais fait défaut ! C’est pas une bonne nouvelle, ça ?

J.-M. C.

Toyota Auris 13Fiche Express Toyota Auris

Berline 3 portes/5 portes

Dimensions (L/l/h) : 4,24/1,76/1,51 m

Coffre : 350/777 dm3

Poids : de 1220 à 1470 kg

Gamme essence :

- 1.33 VVT-i : Puissance : 99 ch, Couple : 128 Nm.

Conso mixte : 5,8 l/100. Emissions de CO2 : 135 g/km. Bonus : neutre

- 1.6 Valvetronic : Puissance : 132 ch, Couple : 160 Nm.

Conso mixte :  6,6 l/100. Emissions de CO2 : 153 g/km. Bonus : neutre

Gamme diesel :

- 1.4 D-4D : Puissance : 90 ch, Couple : 205 Nm.

Conso mixte :  4,5 l/100. Emissions de CO2 : 118 g/km. Bonus : 100 €

- 2.0 D-4D : Puissance : 126 ch, Couple 310 Nm.

Conso mixte :  5,2 l/100. Emissions de CO2 : 138 g/km. Bonus : neutre

- 2.2 D-4D Clean Power : Puissance : 177 ch, Couple : 400 Nm.

Conso mixte :  5,9 l/100. Emissions de CO2 : 154 g/km. Bonus : neutre

Tarifs

De 17 600 € (1.33 100 VVT-i 3 portes) à 26 500 €  177 D-4D 5 portes.

Version essayée (126 D-4D Dynamic 5 portes) : 22 600 €

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