Cette nouvelle génération de radars va entrer en service dès le 15 mars, et se généraliser rapidement. Mais déjà la résistance s’organise...
Par Jean-Michel Cravy
On vous en avait déjà parlé. Mais cette fois ça y est : cette nouvelle génération de radars mobiles embarqués va entrer en service dès le 15 mars. Une vingtaine pour commencer, répartis sur tout le territoire, mais qui devraient rapidement faire des petits, à raison de 100 nouvelles unités par an pendant trois ans.
Ce qui caractérise ce nouveau système (qui dans un premier temps n’équipe que des Renault Mégane banalisées, mais à l’avenir d’autres véhicules, on pense aux Ford Focus, ou encore à des utilitaires type Renault Trafic ou Ford Connect), c’est qu’il est quasiment indétectable.
L’antenne radar est cachée derrière la plaque d’immatriculation avant, le « flash » infrarouge (invisible donc, et capable donc d’opérer par tous les temps et même de nuit) est une toute petite plaquette presque invisible insérée dans la calandre. Seul indice qui permet de mettre la puce à l’oreille, le boîtier carré de la caméra vidéo posé sur le tableau de bord, tandis que l’opérateur tient sa tablette tactile sur les genoux.
C’est bien peu, on en conviendra, pour éviter le piège. Il faudra un œil de lynx et une solide et active communauté de possesseurs d’avertisseurs type Coyote ou Inforad pour ne pas tomber dans la nasse... Surtout qu’en absence de flash conventionnel, on ne sera averti de son infraction que quelques jours plus tard, par un procès verbal directement transmis par le centre de verbalisation automatisé de Rennes.
Mais quid du droit constitutionnel à se défendre et contester la réalité de l’infraction ? Les avocats s’attellent déjà à la tâche pour trouver la faille juridique. En attendant, comme le souligne l’association 40 millions d’automobilistes, si le conducteur n’est pas formellement identifié, et donc pas susceptible de subir retrait de points ou de permis de conduire, reste au propriétaire du véhicule incriminé à s’acquitter de l’amende...
Ceci dit, il y a une lueur dans ce sombre tableau, qui permet d’espérer éviter le pire, à condition de bien connaître le modus operandi de ces nouveaux radars embarqués.
D’abord, les véhicules radars, si ils peuvent contrôler jusqu’à trois voies, ne peuvent opérer qu’en se laissant dépasser, et en roulant sur la file de droite, ne pourront constater d’infraction qu’à la condition que la vitesse du véhicule ciblé soit supérieure d’au moins 20 km/h à celle de la voiture radar.
Ensuite, si le véhicule est bel et bien banalisé, ses deux occupants doivent être impérativement en uniforme. C’est à dire qu’avec un peu de vigilance, en surveillant de près les tableaux de bord des voitures doublées, un bon coup de frein peut vous sauver la mise à la dernière seconde, ne serait-ce que pour rentrer dans la marge prescrite de 20 km/h entre les deux véhicules !
Enfin, pour des raisons techniques liées à la complexité de ces nouveaux modèles, il a été décidé de retenir une réduction de 10 km/h en dessous de 100 km/h, et 10% au dessus. Concrètement, en agglomération limitée à 50 km/h, le dispositif d’infraction ne sera déclanché qu’à partir de 61 km/h, et 102 km/h sur une départementale limitée à 90. Sur autoroute, la vitesse limite en deçà de laquelle aucune infraction ne sera constatée est donc fixée à 144 km/h réels.
D’où l’impérative nécessité de disposer à son bord (outre d’un bon « avertisseur de danger », évidemment) d’un GPS étalonnant son allure réelle, bien mieux qu’un simple compteur de vitesse, dont on sait qu’il affiche une vitesse très approximative. Parce qu’on n’est pas obligé non plus de se laisser tirer comme des lapins au coin d’un bois sans se défendre...
Ni réagir ! C’est ce qu’a déjà fait vigoureusement la Ligue de défense des conducteurs, qui compte présenter au Ministre de l’intérieur une pétition contre ces nouveaux radars mobiles embarqués, qui a déjà recueilli à ce jour plus de 730 000 signatures. Si vous voulez prendre connaissance de cette pétition pleine de bon sens, vous pouvez la consulter et la signer à votre tour sur le site de l’association : www.liguedesconducteurs.org
J.-M. C.
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