Volkswagen dépoussière le plumage de la Golf, sans le révolutionner, mais rebâtit son ramage dans sa totalité, jusqu’au plus petit boulon. Une révolution souterraine, mais en profondeur. En résulte une voiture plus vaste mais aussi plus légère et, de ce fait, plus économe en carburant. L'air de ne pas y toucher : plus "mieux tout"... Une septième génération née sous le signe de la sobriété. Et à même de légitimer une longue dynastie...
Par Jean Bourquin
Sept générations sous le même patronyme, plus de 29 millions d’unités produites en bientôt quatre decennies de carrière, une présence commerciale sur tous les marchés de la planète, ou presque : c’est ça, la Golf. Une institution, un monument, un phare, un repère, dans la production automobile mondiale.
Une silhouette identifiable entre mille aussi, une image patiemment bâtie durant toutes ces décennies, qui expliquent en grande partie le succès jamais démenti du modèle. Cette automobile a tout du monstre sacré, un peu comme Harrison Ford ou les Rolling Stones dans d’autres domaines, et on voit mal les Rolling Stones faire du Rihanna – encore qu’ils sont capables de tout, ceux-là. Ils ont bien fait du disco, de manière géniale d’ailleurs…
En bref, la Golf n’est ni la Mégane (ex-R19) ni la Focus (ex-Escort) ni l’Astra (ex Kadett) ni toutes ses rivales qui changent de noms et de looks quand bon leur chante. Elle doit rester la Golf. Immuable, au risque de devenir prisonnière d’un certain conservatisme, sur le plan esthétique s’entend. C’est le cas de cette septième génération. On peut le déplorer, d’aucuns de nos confrères le font, mais les grands argentiers du groupe Volkswagen, eux, se frottent déjà les mains. C’est leur avis qui compte, pas le nôtre…
La septième Golf ressemble à la sixième, donc. Le fait est, tous les codes sont là. Le capot plongeant, la calandre pincée, les optiques horizontales et étendues, la ceinture de caisse et la ligne de toit quasi parallèles, les montants arrière épais, la lunette à peine inclinée, la partie métallique du hayon courte et abrupte, les feux posés à plat, le bouclier arrière proéminent : rien ne manque, comme s’il fallait marquer la filiation de manière claire et évidente. Sans la moindre ambiguïté quant à l’identité de l’objet, et de ce côté-là, c’est réussi.
D’une génération à l’autre, la Golf garde la même allure générale, mais le maquillage, lui, fait toute la différence. Grosso modo, la voiture perd ses rondeurs, à l’image des optiques désormais anguleuses, des feux appelant le même adjectif, ou des antibrouillards rectangulaires et horizontaux.
Les lignes saillantes et autres nervures sillonnent la carrosserie dans tous les sens, et le tout donne une ligne plus ciselée et plus athlétique, avec à la clef une silhouette plus élancée. Dans ce dernier cas, ce n’est pas une illusion d’optique. Le pare-brise de la nouvelle Golf est nettement plus incliné que celui de sa devancière, résultat d’un travail sur son aérodynamisme très poussé. Au bout du compte, tout cela est loin d’être laid, comme quoi on peut résister à la tyrannie des modes tout en demeurant très agréable à regarder…
Le parti-pris conservateur s’arrête là. Pour tout ce qui ne se voit pas, Volkswagen a procédé à un grand nettoyage par le vide en donnant à son modèle fétiche une nouvelle plate-forme appelée à un fructueuse carrière dans le groupe industriel allemand. Dite MQB, la chose a de nombreuses vertus, économiques mais pas seulement. En gros, on peut tout mettre dessus, tous les types de carrosseries et tous les types de motorisations – thermique, électrique, hybride.
Dans le cas qui nous intéresse ici, cette plate-forme a pour premier avantage de remodeler le corps de la Golf, désormais plus longue et plus basse – respectivement 4,26 m et 1,45 m au final. L’empattement, lui, s’allonge sensiblement, de 6 cm, pour atteindre dorénavant 2,64 m. C’est une valeur élevée pour la catégorie. Moralité, tout en demeurant moins imposante que ses rivales directes – Mégane : 4,30 m ; Focus : 4,36 m, ces deux-là étant citées parce qu’elles présentent le même empattement que la VW -, la Golf devrait se montrer aussi habitable qu’elles. Si ce n’est plus. De fait, le volume du coffre ne progresse que de 30 dm3 (380 au total), ce qui laisse supposer que Volkswagen a reculé la banquette le plus loin possible. Bref, la nouvelle Golf est spacieuse. Premier bon point.
Seconde vertu de cette plate-forme : elle est légère. Par le truchement de divers procédés, elle réduit le poids de la Golf d’une centaine de kilos en moyenne, ce qui n’est pas rien. Du coup, la VW apparaît comme la voiture la moins lourde de sa catégorie, elle qui avoisine désormais les 1 200 kg, en passant souvent sous cette valeur selon les motorisations.
L’aérodynamique et le travail porté sur les moteurs eux-mêmes aidant, Volkswagen n’a dès lors pas trop de mal à axer toute sa communication sur la sobriété exemplaire de sa nouvelle compacte. Sans toutes les citer – vous trouverez la liste ci-dessous, avec les prix -, les cinq motorisations retenues lors du lancement commercial de la Golf font valoir des valeurs de consommation qui se tiennent sous les 5 l/100 km pour les trois essence, et vont de 3,8 à 4,4 l/100 km pour les deux diesel. Les émissions de CO2 ne dépassent pas 117 g/km dans le pire des cas. En clair, il faut se pincer pour y croire. La Golf est un bienfait pour la planète, c’est ce que veut nous faire croire Volkswagen, et il faut bien reconnaître qu’il a quand même de solides arguments à avancer.
Au demeurant, toutes ces mécaniques sont connues, y compris le quatre-cylindres essence 1.4 TSI de 140 ch dit ACT, déjà vu sur la Polo et l’Audi A1. Pour mémoire, ce moteur se distingue par la désactivation d’une partie de ces cylindres en conduite lente, d’où de substantielles économies d’énergie. Tout le monde a droit à un système stop/start, et les boîtes méca à cinq ou six rapports ainsi que les boîtes robotisées DSG à six ou sept rapports sont distribuées à la tête du client – c’est une expression...
A bord, retour à un certain conservatisme. La planche de bord est dessinée selon le même principe qu’auparavant, c’est-à-dire de manière rectiligne. Seul changement notable, la console centrale est légèrement tournée vers le conducteur. L’instrumentation est disposée pareillement – deux compteurs encadrent le combiné numérique -, l’ergonomie est toujours aussi lumineuse de simplicité et d’évidence, et la qualité perçue devrait encore monter d’un cran, ce qui reste tout de même à vérifier. En résumé, on est en terrain connu, archi-balisé. Ce n’est pas une critique. Ah si, nous allions oublier : le frein à main disparaît au profit d’un dispositif électrique…
Ce faisant, c’est l’équipement qui fait vraiment la différence avec la précédente Golf. La grosse sensation, c’est la présence au centre de la console susmentionnée d’un écran tactile disponible sur toute la gamme, dont la taille diffère selon les finitions – 5 ou 5,8 pouces, et jusqu’à 8 pouces avec lecteur DVD en option sur les exécutions haut de gamme. Excepté sur le plus petit, l’appareil s’utilise comme un i-Phone ou un i-Pad avec effet zoom sur les informations à l’aide de deux doigts. Les applications, c’est entendu, augmentent au fur et à mesure que l’on monte en gamme. C’est à noter, l’écran 5,8 pouces dispose d’une fonction dite « Intuitive Touch ». En résumé, il suffit d’approcher le doigt en direction de la touche souhaitée pour que la fonction qu’elle commande s’enclenche. Plus besoin d’appuyer dessus, et c’est rendu possible par la présence de capteurs placés sous l’écran. Bien vu : ça évitera les traces de doigts disgracieuses sur la façade...
Le reste de l’équipement est classique, mais étoffé. En ce qui concerne les dispositifs de sécurité, par exemple, la Golf reçoit dès l’entrée de gamme un système de protection des passagers dit proactif – blocage des ceintures, fermeture des ouvrants -, et à l’autre bout de la gamme, le régulateur de vitesse adaptatif comme le dispositif de prévention des collision – la voiture freine toute seule si elle sent qu’il y a quelque chose qui cloche – sont fournis en série. Le détail est indiqué ci dessous finition par finition, mais nous n’avons pas retenu les options, car il y en a trop. C'est à noter tout de même : on trouve dans le lot toutes sortes de GPS tous plus sophistiqués les uns que les autres, un amortissement piloté – une nouveauté – et une multitude d’assistances à la conduite comme Volkswagen en a le secret.
Restent les prix. En fait, le constat est simple : la Golf nouvelle maniè!re ne coûte pas plus cher qu’auparavant. La version de base est même moins chère de 10 € ! Tout est dit...
J. B.
LA GAMME 5 PORTES
Essence
- 1.2 TSI 85 ch BVM 5
Trendline : 18 550 €
- 1.2 TSI 105 BVM 6
Trendline : 20 460 € ; Confortline : 22 510 € ; Carat : 24 540 €
DSG 7 : + 1 870 € sur les deux dernières finitions
- 1.4 TSI ACT 140 ch BVM 6
Confortline : 25 480 € ; Carat : 27 510 €
DSG 6 : + 1 540 € sur les deux finitions
Diesel
- 1.6 TDI 105 ch BVM 5
Trendline : 23 340 € ; Confortline : 25 390 € ; Carat : 27 420 €
DSG 7 : + 1 870 € sur les trois finitions
- 2.0 TDI 150 ch BVM 6
Confortline : 27 880 € ; Carat : 29 910 €
Transmission 4x4 4Motion : + 2 010 €, BVM uniquement
DSG 6 : + 1 540 € sur les deux finitions
- La gamme 3 portes s’organise de la même manière, sauf qu’elle ne retient pas la transmission 4Motion.
– 760 € par rapport à la 5 portes.
LES EQUIPEMENTS DE SERIE
- Equipements de sécurité communs à toute la gamme
7 airbags, dont 1 pour les genoux du conducteur ; ABS avec amplificateur de freinage d’urgence er répartiteur électonique de freinage ; antidérapage ESP ; antipatinage ASR ; système de détection de fatigue du conducteur ; système de freinage multicollision – freinage automatique de la voiture après un premier choc - ; système de protection des passagers proactif.
- Trendline
Banquette fractionnable 2/3 1/3 ; boîte à gants réfrigérée ; climatisation manuelle ; différentiel AV autobloquant XDS ; jantes en acier 15 pouces ; ordinateur de bord ; régulateur-limiteur de vitesse ; rétros électriques et dégivrants ; sellerie tissu ; siège conducteur réglable en hauteur ; système stop/start : 4 lève-vitres électriques sur 5 portes ; volant réglable en hauteur et profondeur.
Infotainment : installation audio CD formats MP3/WMA/AAS, avec écran couleur tactile 5 pouces – visualisation d’informations relatives à la voiture –, prise auxiliaire et 8 HP.
- Confortline (en plus)
Accoudoir central avec compartiment de rangement ; allumage automatique des phares et des essuie-glace ; antibrouillards avec éclairage statique d’intersection ; climatisation automatique bizone ; jantes en alliage 16 pouces ; radars de stationnement AV/ AR ; rétros photosensibles ; siège passager réglable en hauteur – réglage lombaire pour les 2 sièges ; tapis de sol AV/AR ; tiroir sous le siège passager ; volant cuir multifonction.
Infotainment : interface Bluetooth ; écran couleur tactile 5,8 pouces, fonction Intuitive Touch et prise USB. Le dispositif intègre la fonction Eco-HMI, qui analyse la consommation en temps réel en mode graphique.
- Carat (en plus)
Eclairage d’ambiance ; jantes alliage 17 pouces ; régulateur de vitesse adaptatif ; rétros rabattables électriquement, automatiquement à l’arrêt ; sellerie mixte Alcantara/tissu ; sièges sport ; système de prévention des collisions ; vitres AR surteintées.
Infotainment : navigateur GPS avec cartographie Europe de l’Ouest.
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