Si la « 5 by Peugeot » est l’évocation transparente de la très prochaine 508, le concept car SR1 annonce, lui, le futur du style Peugeot. Moins d’agressivité gratuite et mal maîtrisée, plus de sensualité, plus d’élégance… Il était temps !
Pendant toutes ces dernières années, le style Peugeot a tenté, assez vainement, de singer celui de Pininfarina, l’ex partenaire historique de la marque de Sochaux. Mais n’est pas Pininfarina qui veut. Gérard Welter, le patron du style interne, malgré toute sa bonne volonté, n’avait pas su reproduire, et copier, l’élégance, la subtilité surtout, du designer transalpin, marié pour l’éternité, pour le meilleur et… pour le meilleur à Ferrari.
Agressives calandres « coupe frites » en plastique noir, bouches béantes renforcées de gros pare chocs en plastique noir, grands porte à faux avant sensés exprimer la vitesse et le dynamisme, même à l’arrêt, mais qui en réalité donnaient l’impression dérangeante d’un certain déséquilibre… rien n’y avait fait. Le style « Welter-post-Pininfarina », inauguré avec le concept car Elixir en 2003, avait fait largement son temps. Et il était grand temps de passer à autre chose, de revenir à des notions de style plus « classiques », au sens de la Grèce antique du terme.
Et c’est de « l’encore jeune » designer en vogue, Jean-Pierre Ploué, qui fit ses armes avec le succès que l’on sait chez Citroën, et récemment bombardé grand patron du style PSA, que vient cette révolution non pas conservatrice, mais refondatrice…
Si le concept car SR1 est signée par le designer Gilles Vidal, 37 ans, désormais responsable du style Peugeot, c’est bien sous la houlette du « maître » Ploué (selon la grande tradition des maîtres en peinture), qui impose ses vues, ou plutôt insuffle ses conceptions esthétiques. Directement tirées du style Aston Martin, un chef d’œuvre d’élégance si il en est… On ne saurait prendre l’inspiration à de meilleure source !
La SR1, qui devait être lancée à Francfort, en septembre de l’année dernière, mais qui a finalement été dévoilée en janvier de cette année, dans la plus grande discrétion, a en effet des accents de V8 Vantage ou de Rapide. Vous connaissez plus beau, vous ? Nous, non. Ce coupé, et ce roadster de 4,40 mètres de long, n’ont pas vocation, a priori, à donner le jour à de futures autos de production. Seulement affirmer le nouveau style Peugeot. Et à présenter le nouveau logo de la marque, rajeuni. Mais qui sait ?
On vous parle de la motorisation ? Forcément anecdotique s’agissant d’un simple exercice de style ? Anecdotique ? Pas si sûr… Comme il n’est pas si sûr que la SR1 n’aura pas de descendance directe, malgré les précautions oratoires.
Il s’agit, comme désormais exercice incontournable au jour d’aujourd’hui, d’une motorisation hybride. L’association d’un quatre cylindres 1.6 THP, tel qu’on le découvrira bientôt dans la RCZ, mais porté pour l’occasion à 218 ch, avec un moteur électrique de 95 ch placé à l’arrière, capable de fonctionner tout seul en ville. Soit, sur la route, le coquet total de 313 chevaux ! Pour des émissions jugulées à 119 g/km de CO2, et une conso moyenne de 4,9 l/100. Des voitures écologiques comme ça, on en redemande… Avec à la clé, quatre roues motrices, naturellement, mais aussi directrices, tant qu’à faire.
Et même si la SR1 est vouée à n’avoir pas de vraie descendance concrète, on peut être sûr que cette motorisation hybride essence/électrique HYbrid4 se retrouvera sur une Peugeot 3008 ou même une… Citroën DS5 d’ici 2011.
C’est déjà ça. Mais on ne peut pas croire que la SR1 ne se traduise pas, un jour où l’autre, par un futur coupé haut de gamme. Histoire de renouer avec la grande tradition des coupés 505 ou 406. De Pinin à Aston, il n’y aurait qu’un pas. Qu’on aimerait bien que Peugeot ose franchir…