A peine portée sur les fonts baptismaux, la Mercedes SLS est déjà plongée dans le grand bain de la compétition, dans cette excitante version GT3.
Quand on s’appelle SLS, quand on se veut la lointaine descendance de la fameuse 300 SL du milieu du siècle dernier, quand on en revendique le code génétique (les non moins fameuses ailes de mouette), on a l’ardente obligation de faire très vite ses preuves en compétition, à l’instar de la SLR de l’époque. De se plonger rapidement dans le grand bain pour honorer ses glorieux ancêtres, vainqueurs du Mans et de la Panamericana…
A l’époque, donc, la très fameuse 300 SL de route (dérivée de la SLR de course) avait été dotée de portières en forme d’ailes de mouette pour une raison bassement pragmatique : son châssis constitué d’une savante forêt de tubes (à l’instar des structures adoptées par l’architecture des bâtiments modernes) avait nécessité un bas de caisse très haut, pour assurer la rigidité nécessaire. D’où les ailes de mouette bricolées à la hâte pour permettre au pilote d’accéder à bord, et d’où son surnom de « gullwing »…
Aujourd’hui, avec une classique monocoque en acier, la question est évidemment résolue. La moderne SLS aurait pu se satisfaire de portes conventionnelles. Mais quand les racines vous appellent… La SLS se veut « roots »… Et elle a naturellement adopté les ailes de sa glorieuse ancêtre. Mais il ne suffit pas de la singer. The race improve the breed, professent les Anglais : la course améliore la race…
Et c’est ainsi que la SLS va très bientôt faire ses débuts en compétition. Dans l’évolution la plus modeste, la plus proche de la série, de la catégorie Grand Tourisme, en GT3. Le traitement est classique : optimisation de la partie châssis, gros freins, V8 6.3 poussé à un peu plus de 600 chevaux par le département AMG, et surtout allégement draconien : la SLS GT3 devrait peser pas loin de 300 kilos de moins que la version civile !
Côté aéro, outre l’extracteur d’air arrière et divers appendices aérodynamiques, la SLS GT3 arbore un immense aileron destiné à la plaquer au sol.
Voilà donc une nouvelle « flèche d’argent » bien armée pour ferrailler avec les références de la catégorie : Ferrari 360 Modena (en attendant sa remplaçante, la 458 Italia), Porsche 911 GT3 Cup S, Lamborghini Gallardo, Aston Martin DBRS9 et autres Audi R8 LMS. Que du beau linge !