Quand Opel fait table rase du passé, il n’y va pas avec le dos de la cuiller. Il fallait bien ça pour relancer la carrière de ce monospace de poche, plus le petit truc qui fera couler des hectolitres d’encre : des portes arrière à ouverture antagoniste, la chose n’est, de fait, pas banale.
Il y a bien longtemps, on appelait ça des « portes suicide ». Parce qu’elles avaient la fâcheuse tendance à s’ouvrir à grande allure, et à éjecter le malheureux passager qui paressait, le coude à la portière… D’où cette qualification morbide et l’abandon du procédé sur la production en grande série dès le début des années 60.
Et jusqu’à l’apparition du nouveau Meriva en ce début d’année 2010, lequel remet au goût du jour les ouvrants arrière antagonistes. Une première depuis des lustres, donc, sur un modèle courant. L’idée, au demeurant, n’est pas forcément idiote s’agissant d’un monospace, le véhicule à vivre par excellence. Et partant de cette définition, censé faciliter l’accès à son bord.
La portière coulissante est, à ce sujet, la solution la plus usitée, mais reste coûteuse à produire. Raison pour laquelle on la voit rarement sur les petits modèles, à l’exception de la Peugeot 1007, dont on connaît le retentissant succès commercial.
Opel, pour sa part, fait simple, en plaçant les charnières sur les montants arrière. Les portières, du coup, s’ouvrent quasiment à l’équerre – 84 ° très exactement -, et ce faisant, les passagers arrière prennent place sans se contorsionner, le passage entre le montant central et l’arche de roue étant totalement libre.
Inutile de faire un dessin, il est également plus aisé d’attacher un siège-bébé et le bébé qui va avec dans ces conditions. Et pour empêcher toute personne en délicatesse avec la vie de passer à l’acte, lesdites portières se verrouillent automatiquement dès 4 km/h. Opel a pensé à tout…
Pour le reste et d’après ce que nous en avons jugé de visu à Genève, le Meriva fait valoir un volume habitable très généreux aux regards de ses mensurations. Non précisées, hélas, dans le dossier de presse – une donnée de base, pourtant… - étant entendu que le nouveau Meriva est un peu plus long que l’ancien, pour atteindre 4,04 m. Et comme il se doit, cet habitacle est modulable. Grosso modo, les trois sièges séparés coulissent indépendamment les uns des autres, et les deux latéraux se déplacent en diagonale après avoir escamoté celui du milieu. On passe dès lors de cinq à quatre places. Le principe est connu, notamment sur le Zafira du même constructeur, mais encore peu courant dans le segment des petits monospaces, en série sur toute la gamme qui plus est.
Mieux, Opel perfectionne la formule. L’assise et le dossier de chaque siège se rabattent dans le même mouvement, et l’opération ne demande qu’un seul geste.
Le Meriva « new look » - plutôt réussi, en l’occurrence – sera commercialisé en juin prochain, avec quatre motorisations sous son capot. Trois essence et un diesel, soit, dans le premier cas un quatre-cylindres 1.4 décliné en trois variantes, atmosphérique pour la première et turbocompressée pour les deux suivantes. Ce qui donne respectivement 100, 120 et 140 ch. Le diesel, de son côté, est un quatre-cylindres 1.3 CDTi de 75 ch. Les « mazouts » plus puissants viendront plus tard, en septembre prochain.