La CLS première manière fut une pionnière d’un nouveau genre, celui des berlines/coupés. Depuis, beaucoup l’ont imité, souvent avec bonheur. Mais il n’était pas question de se laisser détrôner par quelconque rivale. La nouvelle CLS reprend la main. Avec la manière…
Par Jean-Michel Cravy
C’était il y a sept ans. La Mercedes CLS se présentait comme un objet roulant non encore identifié, bousculant les codes bien établis et bien rangés. Ni tout à fait une berline, ni tout à fait un coupé, un peu des deux, beaucoup des deux… Basée sur la statutaire berline Classe E, la nouvelle venue arborait une habitabilité –presque- comparable (en tout cas pour quatre passagers, choyés comme des pachas) malgré une ligne fuyante et tombante digne d’un grand… coupé. A quatre portes…
La recette surprit. Puis séduit. N’étaient-ce ses tarifs très haut de gamme qui la réservaient à une certaine élite financière, on peut dire que la CLS a beaucoup plus, s’est beaucoup fait désirer, et a donné des idées à bien d’autres concurrents. A des niveaux divers, et donc pas forcément directement comparables, on peut dire que les Audi A5 et A7, ou encore la Volkswagen Passat CC sont les filles apocryphes de cette première CLS. Ce qui s’appelle « faire école »…
Sept ans… une éternité. Il était donc plus que temps de lui trouver une héritière, évidemment plus moderne, techniquement et stylistiquement. Sur le plan technique, sans surprise, la nouvelle CLS est basée sur la plateforme de l’actuelle Classe E, et en reprend l’essentiel des motorisations et des technologies embarquées. Côté style, la nouvelle venue gagne en stature et en agressivité naturelle. Face avant marquée par des phares au dessin anguleux et complexe, flancs très sculptés, passages d’ailes bien marqués, la CLS 2011 « en jette » !
L’arrière est même nettement moins marqué qu’avant, moins tombant, plus dans la ligne de caisse, ce qui n’est pas un mal, et lui confère une silhouette sensiblement plus virile. Seule la ligne de pavillon plongeante, parfaitement intégrée au dessin de la poupe, évoque la vocation de grand coupé (4,94 m quand même !) de cette unité qui n’en est pas moins une « berline » très habitable, à quatre portes, comme son programme l’exige.
Concession à cette ligne plus que séduisante : les passagers de l’arrière devront bien baisser la tête pour accéder aux très confortables sièges, qui compensent une garde au toit relativement restreinte (mais quand même bien meilleure qu’avant) par une fort agréable aisance latérale, puisqu’il n’y en a que deux… Quant au coffre, il est loin d’être sacrifié, avec une contenance de 520 dm3. De quoi embarquer quelques caddies de golf…
Sur le plan de l’aménagement intérieur, Mercedes s’est attaché à effacer toute référence trop évidente à la berline Classe E, histoire d’éviter tout rapprochement gênant. Dessin de la planche de bord spécifique, choix et couleurs des matériaux, finition particulièrement soignée, programme de personnalisation : la marque à l’étoile a tout fait pour donner le sentiment au futur propriétaire d’une CLS qu’il a acquis une auto véritablement exclusive, qui n’a rien à voir avec une Classe E « lambda », si l’on peut dire...
Bien évidemment, la CLS embarque, soit de série soit en option, l’attirail complet des dernières innovations technologiques de la marque, en matière de sécurité active et passive, et de raffinements de confort. C’est comme toujours : la plupart des appareils up to date (téléviseurs, enregistreurs, téléphones mobiles, appareils photo, tablettes et autres produits « geek ») offrent une somme de fonctionnalités impressionnante, dont on ne se sert au mieux qu’à hauteur de 10 %. Mais c’est tellement bon de savoir qu’on possède un « machin » formidablement sophistiqué… même si quelque part, il vous « possède » ! Il faut juste ne pas être dupe…
Vous parler du comportement routier de la nouvelle CLS est presque superflu. Certes, ce n’est pas une bête de compétition, et ça ressent à la conduite, du fait d’un poids (1 800 kilos au bas mot) et d’une inertie non négligeables. Mais d’un autre côté, ce n’est pas ce qu’on lui demande… Sûre, parfaitement maîtrisée et éduquée, telle se présente cette pure propulsion, qui ne dédaigne pas de se plier avec bonne volonté à une enlevée, voire même presque sportive. Avec une rigueur et une facilité confondantes, avec les aides à la conduite qui vont bien. La CLS est proposée soit avec une suspension métallique conventionnelle, soit avec une suspension pneumatique. La proposition de base fait déjà parfaitement bien le job. Seuls les amateurs de « technique ultime » opteront pour la pneumatique, évidemment plus sophistiquée mais pas vraiment indispensable.
Côté motorisations, la nouvelle CLS fait court, et va à l’essentiel, avec seulement trois propositions… pour le moment, en attendant une future version AMG, bien entendu. Soit donc un V6 essence 350 affichant 306 chevaux et 370 Nm de couple, et deux diesels, un petit 4 cylindres 250 CDI de 204 ch, et un six cylindres 350 CDI de 265 ch (respectivement 500 et 620 Nm de couple, disponibles dès 1 600 tr/mn). Le tout attelé à une boîte de vitesses automatique 7G-tronic à 7 rapports, comme son nom l’indique. Bien évidemment le V6 esssence est le plus brillant, et parfaitement accordé à la forte personnalité de la CLS, même si il faut le cravacher fort, ce qu’il aime particulièrement.
Naturellement, les motorisations diesel sont plus coupleuses, « enroulent » plus facilement sur les moyens régimes, et consomment un peu moins. Si l’on excepte le moteur « d’accès » (ah quel vilain mot, s’agissant d’une auto « premium-haut-de-gamme »), le 250 CDI, qui n’est là que pour justifier un tarif « basique » (un peu plus de 63 000 € quand même !) le débat se situe entre les deux V6, essence ou diesel. Et là, c’est plutôt une question de philosophie personnelle…
Question consommation, c’est quasiment « kif-kif » (6,0 l/100 pour le mazout, 6,8 litres pour le gazoline). Question émissions de CO2, c’est le parfait dead-heat : 159 g/km, soit un tout petit malus de 750 €, qui ne chagrinera personne… Simplement, le V6 essence est tarifé 2 000 € de plus que le V6 diesel (68 300 € contre 66 300 € en tarif de base, hors options naturellement très coûteuses, on ne s’appelle pas Mercedes pour rien !).
On voudrait marginaliser le 350 BlueEfficiency qu’on ne s’y prendrait pas autrement. C’est un peu le seul bémol qu’on émettra dans la politique de Mercedes, qui ne semble pas vraiment promouvoir ses motorisations essence. Pourtant, la CLS le mérite. D’autant que la marque à l’étoile a délibérément choisi de se démarquer d’une certaine Audi A7, en pratiquant des tarifs nettement plus hautains… même si ils sont plus doux (de l’ordre de 1 350 €) que ceux de l’ancienne génération, mais oui !
J.-M. C.
Les motorisations, les tarifs :
CLS 350 BlueEffienicy
Motorisation : V6 essence 3.5
Puissance : 306 ch à 6 500 tr/mn
Couple : 370 à 3 500 tr/mn
0 à 100 km/h : 6, 1 s
Vitesse maxi : 250 km/h
Tarif de base : 68 300 €
CLS 350 CDI BlueEfficiency
Motorisation : V6 turbodiesel 3.0
Puissance : 265 ch à 3 800 tr/mn
Couple : 620 Nm à 1 600 tr/mn
0 à 100 km/h : 6,2 s
Vitesse maxi : 250 km/h
Tarif de base : 66 300 €
CLS 250 CDI BlueEfficiency
Motorisation : 4 cyl. 2.14
Puissance : 204 ch à 4 200 tr/mn
Couple : 500 Nm à 1 600 tr/mn
0 à 100 km/h : 7,5 s
Vitesse maxi : 242 km/h
Tarif de base : 63 300 €
Quelques menues options :
Pack Luxe (sellerie cuir, climatisation 3 zones, peinture métallisée, sièges avant chauffants, banquette rabattable) : 4 800 €
Pack Exclusif (en plus) : sellerie cuir passion étendue, pavillon Alcantara, volant cuir et bois) : 8 000 €
Pack Multimedia (Navigation Comand, interface media, avertisseur de limitation de vitesse, caméra de recul, pré-équipement téléphone portable) : 2 500 €