Exit le gros et velu V10 5 litres de la précédente M5. Cette cinquième génération se la joue « modeste » avec un « petit » V8 4,4 litres biturbo. Mais les amateurs ne perdront pas au change : la puissance grimpe à 560 chevaux !
A chaque génération de Série 5 sa version M. C’est la cinquième, déjà, depuis 1984. Une véritable institution. Mais les amateurs de gros cubes atmosphériques donnant de la voix sur plusieurs octaves comme des barytons d’opéras vont sans doute verser une larme… Le fabuleux V10 5 litres exhalant ses 507 chevaux à 8 000 tours a été mis à la retraite d’office. Trop gourmand, trop polluant. Bref, plus dans l’air du temps, celui du « downsizing » et de la recherche du meilleur indice énergétique.
Il faudra s’y faire : c’est la nouvelle ère du turbo, son grand retour, associé à des cylindrées réduites, après été banni pendant quelques années pour cause d’excès en tous genres… Le downsizing, le WRC s’y est mis cette année, et même la Formule 1 y viendra très bientôt. Pas étonnant alors que la « série » s’y colle. Et donc la Série 5 aussi. Même si l’on ne peut pas parler de tout venant, s’agissant d’une grosse berline à vocation ultra sportive…
Cette 5e génération de M5, donc, recevra un « presque petit » V8 de 4,4 litres seulement. Mais doté comme il se doit d’une injection directe, et boosté par un double turbo. Certes, la puissance maximale sera obtenue dès 6 000 tr/mn, au détriment des vocalises électrisantes, peut-être, mais cette puissance s’établit à la bagatelle de 560 chevaux, soit un gain de 53 ch. Rien que ça. Objection ? Quant au couple, il passe carrément de 520 Nm à 6 100 tr/mn à 680 Nm dès… 1 500 tours ! Cette fois, il n’y a vraiment pas photo, et le débat philosophique est clos d’avance…
Associée à une boîte robotisée DCT à double embrayage à sept rapports (commandées par les indispensables palettes au volant), cette unité permettra à la nouvelle M5 de pulvériser le 0 à 100 en 4,4 secondes, malgré sa masse non négligeable, le 0 à 200 en 13 secondes, et le mille mètres départ arrêté en juste moins de 22 secondes ! Des performances dignes d’une moto supersport, excusez du peu…
La vitesse maxi ? Elle est autolimitée à 250 km/h, comme le veut le « contrat moral » signé par les grands constructeurs allemands il y a quelques années déjà en guise de bonne volonté civique. M’enfin, si on prend l’option « Pack M Driver », on en sera dispensé, et on aura le droit de tutoyer les 305 km/h en pointe. Sur autoroutes allemandes, naturellement…
Un mot de la consommation ? Elle se situe, officiellement, sous les 10 litres aux 100 en moyenne normalisée. On fera croire ça à qui ? En « rampant » à 90 sur la bande d’arrêt d’urgence ? Mais en tout cas, cette M5 est bel et bien homologuée à 232 grammes d’émissions de CO2 par km, ce qui lui permet de se payer le luxe de ne pas payer le malus maxi (2 600 € plus la double peine annualisée), mais 1 600 €. Seulement…
Décidément, le luxe n’est pas un luxe. Et le downsizing a vraiment du bon. On va finir par ne pas le regretter, ce bon vieux V10 atmo… Rendez-vous au M Festival, le 23 juin au Nürburgring pour approcher la bête de plus près…