Entre l’Audi A4 et l’Audi A6, il y avait place pour… devinez ? Gagné !
L’Audi A5, ça a d’abord été un coupé. Puis un cabriolet. Et maintenant quelque chose comme un… coupé/berline/break. Un peu des trois, les trois à la fois.
Ce qui s’appelle « bétonner » une gamme pour séduire les derniers hésitants. Comment ne pas se laisser séduire ?
Par Jean-Michel Cravy
Longtemps Audi s’était satisfait d’une gamme de voitures traditionnellement structurée : A3, A4, A6, A8, avec dans certains cas les habituelles variantes breaks Avant, Allroad et cabriolets. Sans parler bien sûr des « marginales » que sont la TT et la R8, et de la gamme SUV, Q7 et Q5.
Ça ne lui avait pas trop mal réussi jusqu’ici puisque Audi est une des rares marques à n’avoir pas trop souffert de la crise, se permettant même de (presque) maintenir ses chiffres de ventes records précédents, après quatorze année de progression consécutives. Tout le monde ne peut pas en dire autant.
Mais ça ne suffisait pas à l’ogre aux anneaux, qui se sent pousser des appétits de plus en plus féroces. Il y avait des petits trous entre les gammes ? Des niches, comme on dit ? Oui, oui… Par exemple, entre A4 et A6, il y avait place pour une… A5. Plus tard, on poussera un peu les murs pour installer une A1 en dessous de l’A3, et une A7 entre A6 et A8. Gare à l’indigestion ! Mais n’anticipons pas. On verra tout ça en 2010.
L’A5 donc. Ça a d’abord été un (confortable) coupé quatre places. Puis, très logiquement un cabriolet du même métal (confortable, quatre places). On pensait qu’Audi en resterait là. Mais non : il y avait encore une petite niche dans la niche… Voilà donc l’A5 Sportback.
Un élégant… coupé à la ligne fastback très élancée, qui n’oublie pas de se faire un peu berline, avec ses quatre portes, voire un peu break aussi, avec son long hayon qui s’ouvre sur un coffre de belle contenance : 480 dm3, soit autant que dans une berline A4, et presqu’autant que dans une A4 Avant ! Avec, naturellement, la modularité de banquette qui va avec, permettant d’atteindre une capacité de 980 litres.
Etonnant ! La Sportback entend ainsi réunir le meilleur de trois mondes, sans vraiment rien sacrifier, ni au confort, ni à l’habitabilité, ni à l’esthétique, ni à la sportivité. Ce qu’elle fait bien, très bien. Ah si quand même, un petit reproche : la Sportback ne fait pas (encore) cabriolet. Va falloir travailler un peu la question…
Trève de plaisanterie. Cette A5 Sportback n’est pas juste un coupé à cinq portes légèrement redessiné. Elle est bâtie sur un empattement allongé de 6 centimètres, sa longueur a cru de 9 cm (au bénéfice de la partie arrière évidemment) pour atteindre les 4,71 m, tandis que la hauteur du pavillon est surélevée de 2 cm. Pour être complet sur la question, les suspensions ont été légèrement assouplies pour s’accorder au programme « universelle » de l’auto.
Avec pour résultat, volant en main, un châssis plus tolérant, plus facile, plus stable. Et guère moins efficace. La contrepartie, c’est une certaine prise de roulis, à vrai dire guère perceptible au volant. Il est d’ailleurs étonnant de constater combien une traction avant bien conçue sait se monter agile aujourd’hui, presque dépourvue de sous-virage, grâce en l’espèce au système de différentiel actif dont le train avant de cette auto est doté.
Quant aux versions Quattro, elles bénéficient d’un différentiel central « sport » qui permet de faire très agréablement « enrouler » le train arrière quand on lui demande gentiment. Dans les deux cas, le plaisir de conduite est sans mélange, comme celui d’habiter une auto à la finition irréprochable, comme à l’habitude, et fort spacieuse, notamment à l’arrière, même si la banquette est réservée à seulement deux passagers. Il faut bien laisser quelque avantage aux berlines traditionnelles…
Bien entendu la plupart des motorisations de la marque sont disponibles sur cette A5 Sportback, parmi lesquelles les vedettes seront sans aucun doute les TDI (2.0 de 143 ch et 170 ch, 2.7 de 190 ch et 3.0 de 240 ch), auxquels s’ajoutent les 2.0 TFSI essence de 180 et 211 ch et le classique V6 FSI 265 ch. En attendant l’inévitable version RS5 qui viendra un peu plus tard.
L’Audi A5 Sportback s’inscrit clairement sur le créneau Premium, avec une gamme de prix allant de 33 800 € (2.0 TFSI traction Attraction à 56 150 € (V6 3.2 FSI Quattro Ambition Luxe). Avec des ambitions élevées (5 000 exemplaires diffusés en année pleine, soit un total de 10 % des ventes d’Audi en France), et un taux de conquête de 50 % sur de nouveaux clients. Ceux qui se sont lassés de la Mercedes CLS ?
J.-M. C.