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20 juillet 2009 1 20 /07 /juillet /2009 19:00


Premier volet de notre dossier Spécial Audi : l’A4 Allroad, la petite sœur de l’A6 du même nom, qui creuse le sillon de l’efficace compromis entre gros SUV et break routier. En voici l’essai complet, dans sa version 2.0 TDI 170 ch.



Bis repetita. C’est reparti pour un tour vers tous les horizons, au volant de l’A4 Allroad ce coup-ci. Laquelle seconde désormais l’A6 du même nom dans sa noble mission de break taillé pour les chemins de traverse. Non sans talents, même si la formule « toutes routes » est, dans son cas, quelque peu adoucie.

Par Jean Bourquin


Les divers artifices esthétiques qui démarquent l’Allroad du break A4 standard n’ont pas pour fonction première de faire joli. Les arches de roues et bas de caisse renforcés, ainsi que les carters de protection placés à l’avant comme à l’arrière, sont justifiés, car, contrairement à ce qu’il se dit ici ou là, les Audi « toutes routes » ont du talent en tout-terrain.


Leur botte secrète ? Le différentiel central Torsen qu’Audi réserve à ses gros modèles, toutes espèces confondues, lequel distribue, sur l’A4 Allroad, la force motrice à raison de 40 % sur l’avant et de 60 % sur l’arrière en conduite courante. Et cette répartition peut varier, selon les conditions de roulement, de 65/45 si l’avant est privilégié à 15/85 dans le cas inverse. Le tout de manière totalement mécanique, sans temps mort, donc.


En résulte une motricité phénoménale – y compris avec la monte pneumatique d’origine, sur sol sec - à faire pâlir de jalousie bon nombre de SUV équipés de transmissions moins efficaces. A méditer, même si ces derniers profitent, par la force des choses, d’une garde au sol plus généreuse. Quoique… La caisse est ici haussée à 180 mm du sol, une valeur qui n’a rien de négligeable au regard de la nature de l’engin.


Las, l’A4 Allroad est privée de l’amortissement pneumatique qui équipe, en série, l’A6 du même nom, l’avantage du procédé étant, justement, de faire varier la garde au sol et de l’élever plus haut si nécessaire – 190 mm, dans le cas de l’Allroad en chef.  Regrettable oubli, à peine réparé par la fonction dite Offroad Detection de l’ESP, lui-même désactivable. Pour faire court, la chose « lit » le terrain, tolère quelques patinages et retarde l’entrée en action dudit ESP. Juste ce qu’il faut pour progresser sur les chemins accidentés l’esprit tranquille. L’A4 Allroad est faite pour ça.


Une caisse surélevée, de 37 mm très exactement dans le cas présent, n’est bien sûr pas sans conséquence sur le comportement dynamique de l’auto concernée. Le centre de gravité suit le mouvement et les combinés ressorts/amortisseurs sont forcément plus longs. L’A4 en tenue de camouflage maîtrise dès lors ses mouvements de caisse avec moins de bonheur que ses sœurs de gamme « civiles ».

Rien de dramatique, mais, partant de ce constat, un amortissement piloté n’aurait pas juré dans le décor. Pas de chance, l’A4 Allroad n’a pas l’article en magasin, contrairement aux berlines et breaks A4 ordinaires. Et à l’A6 Allroad, qui ajoute ladite fonction pilotée à son amortissement pneumatique. Pourquoi cette absence ? Mystère.


A part ça, l’A4 « toutes routes » s’agrippe aux routes en question comme la sangsue affamée plantée sur le torse de l’aventurier égaré dans la forêt amazonienne. Audi dans toute sa splendeur, ce constructeur faisant école en matières de rigueur et de stabilité. De l’art, à ce degré d’excellence et d’efficacité. Légère à faible vitesse et toujours plus consistante au fur et à mesure que celle-ci augmente, la direction est dans le ton, le cocktail donnant, au final, une auto qui comble son conducteur sa sérénité et son guidage très propre. Confortable, en prime : la suspension rehaussée n’a pas que des désavantages…

Mais pour tirer parti de ces qualités « tous temps, toutes routes, tous chemins », il faut aussi un moteur. Un quatre-cylindres 2.0 TDI de 170 ch, en l’occurrence. Au goût du jour, puisque, pour mémoire, le groupe Volkswagen n’utilise plus, à ce niveau de cylindrée du moins, les rugueux diesels à injecteurs-pompes qu’il continue de refourguer à certains constructeurs moins en veine.

Place, désormais, à une seyante rampe commune agrémentée d’injecteurs piézoélectriques, la formule gagnante qui fait les diesels de haute volée du moment. Ce 2.0 TDI chargé de couple – 350 Nm dès 1 750 tr/mn – est de ceux-là, lui qui tracte les 1 630 kg de l’A4 Allroad sans puiser dans ses réserves et en faisant le moins de bruit possible.


Il lui manque, toutefois, deux ou trois petits riens pour rejoindre l’élite de sa profession. Du souffle à bas régime, pour commencer, et, plus généralement de la souplesse en quantité suffisante quand il lui faut relancer l’auto aux allures courantes. De l’agrément, autrement dit, la rudesse de l’embrayage s’ajoutant, à ce chapitre, aux éléments à charge déjà cités. Pour compenser, la commande de boîte est guidée dans les règles de l’art, à la fois douce, rapide, précise et fermement verrouillée.

Et puis, ces menus griefs ne pèsent pas lourd à l’heure de payer le pompiste. C’est Audi qui le dit, son produit brûle 6,2 l/100 km en cycle mixte, une heureuse nouvelle si l’on tient compte des performances fournies – 213 km/h en vitesse de pointe, 8,9 secondes pour passer de 0 à 100 km/h - du fait, donc, de la morphologie du véhicule et de la transmission intégrale par nature energivore. Résultat, l’A4 Allroad 2.0 TDI 170 est soumise au malus le plus faible – 200 €, pour 164 g/km. Voilà qui mérite réflexion, s’agissant d’un engin rangé dans la nombreuse et disparate famille des 4x4…


A bord, pas besoin de faire un dessin : c’est signé Audi et de ce fait au-dessus de tout soupçon. Position de conduite parfaite, sièges offrant un excellent maintien, commandes disposées de manière intelligente malgré leur profusion, plastiques sortis d’usines dont bon nombre de constructeurs tueraient leur contrôleur fiscal pour découvrir l’adresse : on connaît la musique et on ne se lasse pas de l’écouter.


Encore faut-il rappeler quelques vérités à propos de l’A4 Avant. L’espace accordé aux jambes des passagers arrière est mesuré et le coffre n’est pas gigantesque. Ses formes régulières rattrapent le coup. Mais on l’aura compris l’habitabilité et la serviabilité ne sont point ses points forts…

A l’heure de payer l’addition, et partant du principe qu’une Audi coûte cher, autant débourser, à notre sens, le 5 700 € supplémentaires que demande la motorisation 3.0 V6 TDI de 240 ch, autrement plus agréable que le 2.0 TDI ici à l’essai, et guère plus gourmande. Pour preuve, le malus réclamé est de 750 €, ce qui tient du miracle à ce niveau de puissance et de performances. Y compris quand ce moteur s’associe à la nouvelle boîte robotisée à sept rapports et double embrayage dite « S tronic 7 ». Du bonheur en barres, à l’usage.
J. B.


Les chiffres clés

Audi A4 Allroad 2.0 TDI 170
Moteur : 4 cyl. turbo-diesel, 1 968 cm3
Puissance : 170 ch à 4 200 tr/mn
Couple : 350 Nm à 1 750 tr/mn
Transmission : 4x4 permanent
Boîte de vitesses : mécanique à 6 rapports
Longueur x largeur x hauteur : 4,72 x 1,84 x 1,49 m
Empattement : 2,80 m
Garde au sol : 18 cm
0 à 100 km/h : 8,9 s.
Vitesse maxi : 213 km/h
Conso. extra urbaine / urbaine / mixte : 5,5 / 7,5 / 6,2
Rejets de CO2 : 164 g/km




La gamme Audi A4 Allroad
                           
                                                Ambiente                         Ambition Luxe

Essence
2.0 TSI 211 ch                        40 300 €                            47 600 €
2.0 TSI 211 ch S tronic 7        42 500 €                            49 800 €

Diesel
2.0 TDI 170 ch                        40 200 €                            47 500 €
V6 3.0 TDI 240 ch                   45 900 €                           53 200 €
V6 3.0 TDI 240 ch S tronic 7   48 100 €                           55 400 €
 

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