Nous vous en avions parlé il y a quelque mois, alors qu'elle n'était que pure spéculation. Depuis, l'A7 est devenue réalité. La voilà qui débarque sous sa forme définitive, en bouchant, par la même occasion, l'un des rares trous qui perforaient la gamme Audi. Laquelle affiche désormais complet avec ce coupé 4 portes taille XXL. Revue de détails.
Et voilà, c’est fait. L’Audi A7 débarquera sur le marché français au début du mois de novembre et se posera, dès lors, en concurrente directe des Mercedes CLS – la seconde génération est attendue sous peu – et Porsche Panamera. Deux fois plus chère que la seconde, l’Aston Martin Rapide est de ce fait exclue de la liste, même si elle répond point par point aux définitions de l’espèce automobile ici représentée. Lesquelles se résument à une forme très particulière, qui associe une ligne de toit fuyante – à la manière d’un coupé, donc – à une carrosserie de grande berline dotée pour sa part de quatre-portes. Le tout est, dans le même mouvement, plus bas qu’à l’ordinaire pour une voiture de cette classe. C’est Mercedes qui, il y a cinq ans et avec la CLS, créa de toute pièce ce sous-genre, en jouant, d’ailleurs, la partie en solitaire pendant un bon moment. Les émules susmentionnées sont en effet récentes, preuve que Mercedes avait vu juste, en dépit du scepticisme général rencontré à l’époque.
La foire d’empoigne ne fait que commencer. BMW entre dans la danse, lui qui vient d’annoncer la production en série d’un grand coupé 4 portes étroitement dérivé du concept-car Gran Coupe Concept – voir nos archives. Le modèle définitif est attendu dans un peu plus d’un an, et répondra à l’appellation Série 6 Gran Coupe. Mieux encore, d’insistantes rumeurs prêtent à Citroën l’intention de lancer un modèle fortement inspiré de l’étude dite Métropolis – nos archives, toujours -, lequel, entre parenthèses, se situerait au-dessus de l’actuelle C6.Bref, nous ne sommes qu’au début de l’histoire, en précisant que le tableau ne serait pas complet sans signaler l’existence de l’Audi A5 Sportback. Cette dernière évolue un cran en dessous – par la taille, s’entend – des autos citées et, partant de là, reste toute seule sur son créneau. Cela ne devrait pas durer.
Le décor planté, venons-en à l’A7. Et autant commencer par les fondamentaux que sont les dimensions de la voiture. Cette Audi, donc, mesure 4,97 m en longueur, 1,91 m en largeur et 1,42 m en hauteur, et le premier commentaire qui vient à l’esprit est qu’il s’agit là d’un bien beau bébé. Aussi imposant que la Panamera, pour tout dire, qui fait valoir la même valeur en longueur. Est-ce le fruit du hasard ? On peut en douter, car une chose est sûre, face à l’A7, la Porsche va souffrir, étant rappelé que les deux marques font partie du même groupe. De fait, et il faut bien le reconnaître, la nouvelle venue est plus jolie à regarder, elle qui fait siens les canons de la marque en les magnifiant. Le tout donne une silhouette svelte, sobre et racée, loin des rondeurs sans grâce de la Panamera.
Pour en finir avec les mensurations, Audi ne fournit pas, pour l’heure, la mesure de l’empattement, mais il fait s’attendre à un volume habitable généreux. Les premières photos, d’ailleurs, en témoignent. A ce sujet, notez que l’A7 accueille quatre passagers, comme le pratiquent ses rivales. Le coffre atteint, de son côté, la valeur record, pour la catégorie, de 535 dm3 – 445, pour la Panamera – et s’agrandit en rabattant la banquette, elle-même fractionnée en deux parties inégales. Et, histoire de ne pas faire les choses à moitié, l’ouvrant dudit coffre est un hayon. Pas besoin de faire un dessin, l’A7 a le sens pratique, une vertu peu partagée par ses camarades de jeu. Audi joue sur tous les tableaux, et rajoute une grosse louche du côté de ses propres fondamentaux. Une qualité de fabrication venue d’ailleurs et un équipement high-tech dernier cri, pour les citer. Nous n’allons pas tout détailler, mais, à titre d’exemple, les passagers pourront connecter à Internet, via Bluetooth, tout appareil portable dédié, sans fil bien sûr. Tout est dit.
Pour se déplacer, l’A7 débutera sa carrière en ne faisant appel qu’à des V6. Deux essence et deux diesels. Injection directe de rigueur pour les premiers, l’offre se composant d’un 2.8 de 204 ch et d’un 3.0 de 300 ch, pour sa part suralimenté par un compresseur. Du côté des diesels, un 3.0 TDI décline deux variantes de 245 et 204 ch, ce dernier limitant ses émissions de CO2 à 139 g/km. Pas de malus, donc, et comme par hasard, Audi insiste lourdement là-dessus. On le comprend, remarquez, car cette valeur tient du miracle au regard du poids de la voiture, soit, au bas mot, un peu moins de 1 700 kg. De fait, contrairement à l’A8, la structure est en acier, et seuls les ouvrants, hayon y compris, sont en aluminium. En ce qui concerne les transmissions, pour terminer, la répartition des taches est simple. Les deux « petits » V6 n’entraînent que les roues avant et sont associés à la boîte à variation continue CVT dite Multitronic. Les deux « gros » tirent la transmission intégrale Quattro, revue pour l’occasion, et font cause commune avec la célèbre boîte robotisée à 7 rapports du groupe VW, baptisée S-Tronic chez Audi.
Voilà pour les présentations, en concluant que ce n’est pas avec ça que l’A7 viendra inquiéter la Panamera quand celle-ci s’arme de ses deux V8. Pour rappel, il existe depuis peu une Panamera 4 équipé du V6 3.6 de… 300 ch lui aussi. Pas de chance, Audi prépare simultanément une S7 et une RS7, le première étant très probablement – pas de certitudes, à l’heure où sont écrites ces lignes – animée par le V8 4.2 de la récente RS5, fort de 450 ch. Une broutille à côté de ce que propose la seconde, que l’on devrait découvrir sur le stand de la marque à l’occasion du Mondial. S’agiteront en effet sous son capot 580 ch tirés du V10 5.2 aimablement fourni par la Lamborghini Gallardo. La Panamera Turbo et ses 500 maigrelets chevaux apprécieront le geste. Un jour, il faudra nous expliquer comment ça marche, le groupe Volkswagen.