Dans les années soixante, il y avait sur les petites routes légèrement boueuses de la charmante campagne anglaise, des Range Rover et des Mini. Des Mini-mini tout simplement, ou bien des Mini Clubman, ou encore des Mini Countryman. Des petits breaks modestes, certes, mais non sans charme, loin de là, dont se régalait et se satisfaisait le bas peuple.
Le haut du panier, l’aristocratie des propriétaires terriens, les hobereaux de province, eux, n’en avaient que pour le « Range »… Mais les temps ont changé. La marque Land Rover vendue à l’encan (à des Indiens, oh my God !) se porte mal, et porte mal aujourd’hui les éternelles valeurs de l’auguste Angleterre. Les Range sont aujourd’hui trop grands, trop gros, trop chers… Des dinosaures…
Et voilà que la Mini de modeste extraction pointe son nez, et se hausse du col, pour relever les quartiers de noblesse de l’aristocratie défaillante !
Oui, certes, la Mini d’aujourd’hui, celle dont on parle, est plus allemande qu’anglaise. Mais enfin… anglo-saxonne quand même ! Et la Mini d’aujourd’hui va se décliner en un… mini 4x4, la Countryman, qui ambitionne, rien de moins, que de remplacer des anglophies nostalgiques ce bon vieux Range, presque réduit à faire de la figuration dans les livres de l’histoire automobile de la vieille Angleterre. Autres temps, autres mœurs…
On la sentait venir depuis longtemps, celle-là. De ruffs en teasings, de concept cars (le dernier en date au dernier Salon de Detroit) en prototypes plus ou moins téléguidés, histoire de tâter le terrain, de tester la réaction du public.
La voilà donc, la moderne Mini Countryman… Une Mini, certes, mais plus haute sur pattes, de 4,10 mètres de long, et –évidemment- à quatre roues motrices. Une maxi Mini. Ou une mini… Range Rover ! Sa présentation est dirons-nous tout à fait classique, voire conventionnelle. Exit la porte arrière battante, au profit d’un traditionnel hayon. La portière arrière droite coulissante du Crossover Concept n’a pas été retenu non plus. La Countryman arborera deux faces avant différenciées, plutôt sportive en version Cooper S, plutôt chic en exécution Cooper, avec abondance de chromes.
L’intérieur, lui, est assez proche de celui du tout dernier concept car en date, celui du Salon de Detroit 2010, le Beachcomber, avec la présence d’un rail central qui permet de faire glisser des objets dans l’habitacle, ce qui réduit à quatre le nombre de places. Mais une banquette classique sera aussi disponible, sans supplément. Et on retrouve heureusement, au tableau de bord, le gros compteur central qui fait tout le charme des Mini…
Question motorisations, on aura droit à un éventail de puissance allant de 90 à 184 ch, tandis que la fameuse transmission intégrale Mini All4 qui en fera un vrai 4x4, elle ne sera qu’une option. La Mini Countrymam sera officiellement dévoilée au Salon de Genève, en mars prochain.