Kia renouvelle sa gamme à marche forcée, et c'est au tour du monospace compact Carens de repasser sur l'établi. L'engin fait sien le style maison et peut dès lors se permettre de jouer les mannequins de concours dans une catégorie qui compte peu de top models en son sein. Un atout majeur. Le Carens en a d'autres dans la manche.
Par Jean Bourquin
Oubliez le précédent Carens et son physique d'un autre âge, disparu des écrans radar il y a quelque temps déjà. Son remplaçant l'envoie au rayon des antiquités, lui qui, justement, joue sur son physique de jeune premier pour s'imposer dans une catégorie surencombrée. Laquelle, on le sait, n'est pas un concours de mannequinat, le style ne faisant pas partie des considérations premières de ce genre automobile. C'est dur de transformer une citrouille en carrosse, l'exercice demande du goût et une grosse dose d'inventivité. Apparemment, Kia a trouvé le mode d'emploi et les bons artistes pour l'appliquer
Ces derniers, il est vrai, ne partaient pas d'une page blanche. Les canons esthétiques de la marque, en vogue depuis une bonne paire d'années, leur ont facilité la tache tant ils sont dans l'air du temps, marqués par un net penchant pour les lignes tendues et les angles acérés. Témoin, la calandre en forme de huit aplati qui signe désormais toutes les Kia et donne à elle seule une forte personnalité au Carens. Le reste est affaire de peaufinage. Les optiques qui encadrent ladite calandre se terminent en pointe pratiquement au pied des montants du pare-brise, lequel se révèle très incliné, le vitrage latéral est plutôt réduit pour un monospace, la ceinture de caisse est surlignée, les bas de flancs sont sculptés, les feux arrière horizontaux sont haut perchés, la découpe du hayon est ciselée et le tout donne un engin qui soigne sa mise, dans un registre plus dynamique que statutaire - les deux notions ne s'excluant pas l'une l'autre, cela étant. Il paraît, de fait, ramassé, et ce n'est pas qu'un effet d'optique. Le Carens mesure 1,61 m en hauteur, et c'est l'un des specimens les plus bas de sa catégorie.
Puiqu'on évoque les dimensions, le monospace compact siglé Kia atteint 4,53 m longueur, ce qui en fait déjà un beau bébé par rapport à l'immense majorité de ses congénères - le Peugeot 5008 est aussi imposant, pour situer le débat. L'empattement, lui, s'étend sur 2,75 m, et c'est là encore une mesure généreuse. Le Carens n'a dès lors aucune peine à se montrer spacieux, comme nous l'avons vérifié au Mondial de Paris, raison pour laquelle Kia n'hésite pas à le proposer équipé de sept places - en série ou en option, à voir comment sera organisée la gamme française. Dans ce cas, les deux sièges du fond s'escamotent sous le plancher du coffre, et la seconde rangée se composent de trois sièges individuels, celui du milieu étant plus petit que les deux latéraux - 40/20/40. Ils coulissent et se rabattent séparément, et dans la seconde proposition, la surface de chargement ainsi libérée est totalement plane. Au chapitre « modularité », Kia, c'est clair, n'a pas fait les choses à moitié. Le coffre cube à 492 litres banquette en place, jusqu'à hauteur des vitres, une valeur correcte dans l'absolu mais pas exceptionnelle au regard de la taille du véhicule. A ce sujet, le Peugeot 5008 susnommé fait nettement mieux, avec 579 litres dans la même configuration.
Pour le ramage, Kia s'en tient à des solutions simples et éprouvées. McPherson triangulé à l'avant, monté sur un faux châssis cela étant, essieu de torsion à l'arrière, assistance de direction électrique, c'est du classique, à ceci près que le constructeur ajoute à la direction en question une assistance modulable baptisée Multiflex. En gros, le conducteur sélectionne l'un des trois modes proposés - Confort, Normal et Sport - pour faire varier la consistance et la réactivité de la direction via une touche placée sur la volant. En voilà une idée qu'elle est bonne, à voir, là encore, comment l'article sera distribué dans la gamme.
Les moteurs retenus, de leur côté, sont au nombre de quatre, deux essence et deux diesel, avec « boîte 6 » pour tout le monde, mécanique ou automatique quand il y en a une. Il s'agit, pour les essence, d'un 1.6 de 135 ch et d'un 2.0 de 177 ch et, pour les diesel, de deux variantes du même 1.7 libérant respectivement 115 et 136 ch. Kia donne des valeurs de consommation et de rejets avantageuses pour l'espèce - 4,7 l/100 km et 124 g/km pour le Carens 1.7 CRDi de 115 ch, des données à opposer aux 5,2 l/100 km et 135 g/km du Peugeot 5008 1.6 HDi de 112 ch équipé de la boîte mécanique -, le profil très aérodynamique du véhicule expliquant en grande partie cela.
Pour terminer, Kia distribue les équipements à volonté, des phares au xénon optionnels étant compris dans le lot. Il y aussi une assistance au créneau, des radars de parking à l'avant comme à l'arrière, ainsi qu'une alerte au franchissement de ligne. Le reste vous sera communiqué quand nous en saurons plus, sachant que la commercialisation du Carens est annoncée dans le courant du second semestre 2013, probablement au printemps. Idem en ce qui concerne les prix, cela va sans dire. Connaissant Kia, il ne faut pas s'attendre à un coup de bambou. La garantie de sept ans chère au coréen est d'ores et déjà programmée.
Cet article vous est proposé en partenariat avec les rubriques
BMW occasion et Peugeot occasion du site automobile.fr