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26 janvier 2009 1 26 /01 /janvier /2009 16:24
Edito

Il n’a échappé à personne que l’industrie automobile est entrée dans une crise profonde. Les mauvaises nouvelles s’accumulent, dont nous ne manqueront pas de vous faire part, écho après écho. Mais rien n’est perdu.
Ce qu’il faut, c’est comprendre, analyser cette crise, pour mieux la surmonter.



C’est la crise ! Et pas seulement aux Etats-Unis, où les Big Three (General Motors, Ford, Chrysler) sont plongés dans une crise endémique depuis les années 80, avec des rémissions et des rechutes, faute d’avoir su trouver les bonnes réponses face aux succès des marques japonaises sur leur propre territoire.

Cette fois il s’agit de tout autre chose. De plus profond, de plus ample, qui touche d’abord les plus fragiles (au premier rang desquels les géants américains aux pieds d’argile), mais plus largement toute l’industrie automobile mondiale sans exception. Qui touche tout le monde, partout. Au Japon, en Europe, en France…

Si, des exceptions, il y en a quelques-unes : la Chine, l’Inde, certains pays de l’Est. Parce qu’il s’agit d’industries émergentes, de pays émergents, sans passé, sans histoire automobile de grande ampleur. Justement ! Ceux-là n’ont rien à perdre d’une puissance et d’une prospérité passées qu’ils n’ont jamais eu encore, et tout à gagner. Une place à prendre, sur les ruines des anciens empires, dont on sait depuis longtemps que nul n’est à l’abri de la disparition… Mais le pire n’est jamais sûr !

Inutile, et dangereux, de se cacher derrière son petit doigt. Crise profonde il y a. La nier serait suicidaire… Il faut la regarder en face. Et l’identifier pour mieux la combattre, et la surmonter.

C’est quoi, cette crise de l’industrie automobile ? C’est d’abord et avant tout la conséquence de la crise des subprimes américaines, de la crise d’un système boursier et financier, qui est née à Wall Street et qui s’est effondré sur lui-même, victime de l’idéologie d’un libéralisme échevelé et destructeur, qui posait pour principe le profit de quelques-uns (traders, spéculateurs de tout poil), au mépris du respect du plus grand nombre. Ceux qui travaillent, ceux qui investissent. Ceux qui, chacun à sa place, ouvrier, employé, chef d’entreprise, créent de la richesse, et de la prospérité. Des sociétés dans lesquelles nous vivons…

La crise de l’industrie automobile n’est pas une cause en soi. C’est une conséquence d’éléments extérieurs… On peut toujours arguer des préoccupations écologistes (la bagnole, ça pollue et ça contribue au réchauffement de la planète) ce qui n’est pas tout à fait faux, mais dans des proportions qui n’ont rien à voir avec la réalité avérée.

On peut toujours pointer du doigt la menace (évidemment non négligeable) de l’épuisement des gisements de pétrole… moteur des moteurs de nos chères automobiles. Mais comment expliquer qu’à l’été dernier le baril de brut a frôlé les 150 dollars, alors qu’aujourd’hui il tourne autour des 40 dollars ? Est-ce qu’on a trouvé de nouveaux gisements ? Non ! Est-ce que la consommation de pétrole s’est effondrée au point que cette énergie est devenue obsolète, et inutile ? Evidemment non !

La seule réponse censée, c’est la spéculation financière. La pure spéculation, et rien d’autre ! Il ne s’agit pas d’économie (de marché) réelle. Il s’agit seulement d’une poignée de spéculateurs qui agissent à leur profit exclusif (au nom du libéralisme « économique »), au mépris affiché du reste du monde, dont ils se contrefoutent !

La conséquence pour l’industrie automobile ? Elle est limpide. Et dramatique. Quand les populations s’appauvrissent, du fait de ce tsunami financier qui ravage les économies réelles mondiales, elles serrent les boulons de leur budget de fonctionnement. Pas question de sacrifier l’essentiel : la nourriture, les dépenses obligatoires comme le loyer. Alors on renonce au superflu : la culture, les loisirs… la voiture…

Pourtant, la voiture est à la fois objet de passion et objet utile et nécessaire s’il en est. Incontournable, indispensable ! Ne serait-ce que pour se rendre au boulot ou aller chercher ses gosses à l’école. Alors, face à la crise, on n’achète plus de voitures neuves. Que des autos d’occasion, ou des voitures « low cost » fabriquées en Roumanie par exemple…

On se dit : avec mon salaire français, tel qu’on me le consent en ces temps de récession, je n’ai plus les moyens que d’acheter une voiture « made in Roumania ». Attention, danger ! L’industrie automobile n’est pas qu’une industrie de consommation, de consommateurs. C’est aussi une industrie de production, de travailleurs. Majeure ! En France, l’industrie automobile (constructeurs et équipementiers) est le premier employeur du pays. Et de très loin. Et, quand on a été employé de l’industrie automobile en France, et qu’on n’est plus désormais que chômeur rmiste… on n’a plus les moyens, même, d’acquérir une « low cost » roumaine fabriquée par des ouvriers payés huit fois moins cher que les ouvriers français, désormais conduits au chômage !

C’est la crise ! Spéculation, récession, conséquences, contradictions… Pour l’heure, chacun cherche la solution ponctuelle, factuelle, pour survivre. Les constructeurs licencient, contractent leurs activités, se replient sur leurs noyaux durs. C’est leur rôle. Et les exclus de l’économie ultra-libérale, victimes d’un système dont on leur a dit qu’il était le meilleur (interpréter comme : le pire, à l’exclusion de tous les autres) devront, eux aussi, en tirer toutes les conséquences… Mais c’est une autre histoire. Qui reste à écrire…

En attendant, l’industrie automobile subit une crise dont elle n’est pas responsable. Elle prend de plein fouet les conséquences du tsunami financier. Elle fait profil bas. Elle se bat pour sa survie, au prix de restructurations dont on peut seulement espérer qu’elles ne produiront pas trop de casse sociale. Mais elle survivra…

Jean-Michel Cravy

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